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Eau et assainissement. Une question humaine avant tout
Publié dans L'observateur du Maroc le 22 - 03 - 2022

Seul un Africain sur quatre bénéficie d'une source d'eau potable; plus de 200 millions de personnes ne disposent pas de toilettes et plus de 80 % des excréments humains sont déversés dans l'environnement sans aucun traitement.
L'accès à l'eau potable et à l'assainissement est à la fois un droit humain fondamental reconnu par les Nations unies et amplifié par l'objectif 6 des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies.
Par conséquent, le rôle du plaidoyer est essentiel pour tenir les gouvernements responsables et orienter leurs politiques, augmenter la visibilité de l'assainissement tout en mettant en exergue quatre composantes clés : le développement de partenariats, la construction d'infrastructures durables, le financement et enfin l'aspect humain. Bien que l'assainissement ait ses composantes techniques et politiques, il demeure fondamentalement une question humaine.
L'absence actuelle de politiques nationales cohérentes et inclusives en matière d'assainissement est un obstacle actif à la gestion de l'assainissement sur le continent. La mise en place de lois, de politiques et de réglementations est une première étape, mais elle prend du temps - et le temps ne joue pas en faveur de l'Afrique.
L'accès à l'eau et à l'assainissement est une question extrêmement dynamique pour les populations d'Afrique. Le processus d'amélioration des politiques africaines en matière d'accès à l'eau et à l'assainissement doit refléter ce dynamisme. L'élaboration des politiques et leur mise en œuvre doivent se faire simultanément dans tous les domaines en encourageant la participation des communautés à chaque niveau de la société.
Le chemin à parcourir est encore long. La question centrale est que tous les pays africains n'ont pas encore reconnu l'assainissement comme un droit humain fondamental. Dans certains pays, il est donc difficile de faire respecter le droit des populations à l'assainissement. Dans d'autres pays, le droit à l'assainissement a été " constitutionnalisé ", rendant sa mise en œuvre beaucoup plus facile. Toutefois, même lorsque le droit à l'assainissement est légiféré, il reste à créer des politiques cohérentes, dynamiques, actualisées et inclusives. Les politiques d'assainissement sont en effet complexes, et les pays africains en sont à des stades différents d'élaboration ou de mise en œuvre de leurs politiques et réglementations, de construction d'infrastructures et d'implication du secteur privé. Cette complexité a été accentuée par une faible implication des parlements nationaux qui devraient contrôler le processus.
Ce qu'il convient de faire
En ce qui concerne la résolution de ces distorsions, l'important est de développer des plans nationaux, de renforcer les capacités, de créer des synergies, d'allouer des budgets pour la mise en œuvre et de renforcer le plaidoyer. Le Conseil des ministres africains de l'eau (AMCOW) a élaboré des Lignes directrices pour les politiques d'assainissement en Afrique, qui peuvent être facilement adaptées à chaque pays africain. L'idée d'avoir un ensemble de lignes directrices uniformes pour tous les pays étant née, les parlementaires, par exemple, ont un rôle clé à jouer dans le contrôle de l'action gouvernementale et le vote de lois telle que le budget.
L'ASPG fournit une plateforme pour que les ODD de l'Afrique en matière d'assainissement soient enfin atteints. La cause première de ce retard est que l'assainissement n'est pas encore pleinement compris par de nombreux gouvernements, dont certains n'ont même pas de ministère dédié à l'assainissement. Si les gouvernements ne voient pas de potentielles synergies avec les autres secteurs et le secteur privé, ils resteront aveugles à la rentabilité inhérente du secteur de l'assainissement.
Niyel mène une initiative de plaidoyer sur l'assainissement depuis 2017 afin de persuader les principaux décideurs des gouvernements nationaux du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, du Mali et du Sénégal. L'objectif de notre plaidoyer est de collaborer avec les gouvernements pour qu'ils accordent une plus grande priorité à l'assainissement et augmentent l'utilisation de l'assainissement autonome
par opposition à l'assainissement connecté qui nécessite des infrastructures coûteuses, améliorant ainsi les résultats en matière de santé, d'économie et d'égalité des sexes pour les populations mal desservies de la région.
Pour ce faire, nous invitons par exemple les décideurs à rencontrer les communautés dans un forum ouvert pour répondre aux questions de la communauté et vice versa lors du Forum mondial de l'eau à Dakar. L'objectif est de briser la perception d'une hiérarchie et de faire naître l'idée que les dirigeants répondent à leur population et d'établir un cadre de compréhension de ce que le gouvernement peut et ne peut pas faire et le rôle de la population. Pour les décideurs, ces personnes ne sont plus des numéros sans visage, mais leurs voisins et des personnes qu'ils connaissent désormais.
Dans le cadre des insuffisances des politiques qui ne relèvent pas uniquement de la responsabilité de nos décideurs, nous avons créé un outil permettant de tester les connaissances des parties prenantes en matière d'assainissement, de mettre en évidence les problèmes liés à la chaîne de valeur, aux politiques et aux systèmes en place, mais surtout de fournir des recommandations pour un meilleur assainissement : Le championnat africain de l'assainissement. Ce championnat se décline en deux versions, une version en ligne plus populaire appelée Poop Trivia et une version hors ligne. La deuxième édition de la version hors ligne se tiendra pendant le forum mondial de l'eau à Dakar où 6 groupes d'acteurs du secteur de l'assainissement s'affronteront : parlementaires, ministères, offices nationaux, vidangeurs, jeunes professionnels de l'eau et société civile.
À la suite d'un webinaire que nous avons organisé avec le réseau africain de parlementaires pour l'eau potable, l'hygiène et l'assainissement autour des ASPG et du rôle des parlementaires pour assurer leur mise en œuvre, les parlementaires burkinabè présents ont demandé au ministre burkinabè d'intégrer ces lignes directrices dans une stratégie sur les eaux usées et les excréta qui était en cours d'élaboration. Cette initiative témoigne de l'affirmation croissante des parlementaires sur les questions d'eau, d'assainissement et d'hygiène. Sur cette base, nous organisons une réunion des parlementaires pendant le Forum mondial de l'eau à Dakar afin de réfléchir au rôle qu'ils jouent et de définir les actions futures pour assurer le développement et la mise en œuvre de politiques inclusives au niveau national dans les différents pays. De cette manière, nous souhaitons introduire une politique nationale plus nuancée que les grandes lignes de l'ASPG.
Nous appelons tous les gouvernements africains, en plus de la mise en œuvre de politiques inclusives, à garantir un environnement favorable où le secteur privé, les communautés et les médias contribuent pleinement à faire en sorte que chaque Africain ait accès à l'eau potable, à des toilettes décentes et à une bonne hygiène.
Laetitia Sadiya Delaunay/Badolo est responsable de la planification et de la réalisation de projets de plaidoyer et d'affaires publiques


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