Les femmes consomment presque le double de la quantité d'eau pour se laver dans les bains maures. S'il faut 140 litres aux hommes pour prendre un bain, les femmes, elles, ont besoin de 250 litres. Rien que ça ! C'est ce que vient de révéler Abdelaziz Zerouali, Directeur de la recherche et de la planification hydrique au Ministère de l'équipement. Petite comparaison : 250 litres pour un bain c'est l'équivalent de l'approvisionnement hebdomadaire en eau de 6 foyers dans la bourgade de Khmiss Louta du Rif, de 8 foyers dans l'un des villages d'Imilchil. Ce volume d'eau correspond également à l'équivalent du besoin quotidien en eau de 80 orangers ou d'un champ de blé « bour » d'une superficie de 200 m2. Autrement dit, 50 femmes consomment autant qu'un hectare de blé. Invité de l'émission « Avec Ramdani » diffusée sur 2M, le responsable nous apprend en effet que les bains maures sont de grands hydrophages. « Nous coordonnons avec plusieurs associations professionnelles de propriétaires de Hammams afin de rationaliser la consommation aux sein de leurs établissements » note Zerouali. « Le problème dans ces hammams c'est que l'eau fournie par les réseaux d'approvisionnement est chèrement facturée. Du coup ils trouvent une alternative dans l'eau de puits. Une source rarement rationnée » explique le responsable. Ce dernier note d'ailleurs que le Ministère a passé un accord avec ces hammams pour payer cette eau provenant des puits ainsi que la distribution de flyers et d'affiches de sensibilisation auprès des clients. Le directeur de la recherche et de la planification hydrique a rappelé la conjoncture actuelle marquée par la sécheresse frappant le pays. « Le Maroc vit actuellement dans la pauvreté hydrique à cause de la rareté des ressources et des précipitations. C'est une situation profondément inquiétante », alerte le responsable. Il a d'ailleurs rappelé que dans les années 60, le Maroc disposait de 2600 cubes d'eau par citoyen alors qu'aujourd'hui cette quantité s'est ostensiblement réduite en ne dépassant guère les 606 cubes. Une situation qui risque fort de s'aggraver l'été prochain, comme l'affirme le responsable en appelant les citoyens à préserver cette eau tellement précieuse et à la consommer avec beaucoup d'économie pour éviter le pire.