L'augmentation du nombre de bains maures (5.000 en 2004 à environ 15.000 aujourd'hui) engendre des conséquences graves sur l'environnement. Pour y remédier, les solutions alternatives occupent désormais une place de choix Véritable rituel chez la population, le hammam est depuis des siècles, ancré dans la culture et les habitudes des Marocains. Toutefois, ce patrimoine socio-culturel a un coût et des conséquences très graves sur l'environnement et les ressources naturelles. La mise à niveau des hammams n'est donc plus un choix mais une urgence. C'est le message véhiculé par les différents experts lors d'une rencontre organisée par l'association Ribat Al Fath sous le thème «Le Hammam traditionnel marocain vers la durabilité». Une rencontre dont l'objectif est de sensibiliser les différentes parties prenantes sur la nécessité de prendre des mesures afin de stopper la dégradation de notre environnement. Les militants associatifs n'ont d'ailleurs pas cessé de tirer la sonnette d'alarme sur l'utilisation irrationnelle du bois ainsi que de l'eau. Les chiffres donnent froid dans le dos. Et pour cause, le nombre des hammams est passé de 5.000 en 2004 à environ 15.000 aujourd'hui. Chaque hammam consomme en moyenne 1 à 2 tonnes de bois/jour (soit l'équivalent de 10.000 hectares de forêt), environ 120 Litres d'eau/personne/bain et 4 millions de tonnes/jour de gaz à effet de serre. Le constat est donc sans appel. Et pourtant des solutions alternatives existent bel et bien et permettent de réduire considérablement la consommation de l'énergie et de l'eau. Parmi ces alternatives, nous pouvons citer l'installation de bruleur moderne ou de chaudière améliorée, l'utilisation d'énergie alternative (biomasse au lieu du bois) ainsi que le recours à l'énergie solaire. Toutefois, force est de constater que valeur aujourd'hui, seule une poignée de propriétaires investissent dans ces solutions. Raison pour laquelle, la fédération de toutes les parties prenantes est une question sine qua non pour réussir cette mise à niveau. L'enjeu est taille aussi bien pour les propriétaires des hammams qui feront d'énormes économies financières (environ 400 DH/jour) mais aussi pour l'environnement puisque la consommation du bois va nettement baisser (de 1 tonne à 350 Kg par jour). Quant à la gestion de l'eau, les professionnels du secteur appellent l'Etat à prendre des mesures urgentes pour interdire le gaspillage de l'eau dans les bains maures. Des mesures que tous les propriétaires doivent appliquer pour garantir l'harmonisation du secteur.