Le processus électoral a permis une alternance démocratique qui renforce l'image d'une construction inclusive et apaisée, malgré quelques critiques relatives à des phénomènes de corruption, les résultats sont là. C'est par les urnes que les islamistes sont arrivés aux affaires, c'est par les urnes qu'ils sont ramenés à une proportion congrue. La coalition de trois partis domine toutes les instances électives du local, les communes, au parlement, en passant par les régions. C'est peut être un gage de cohésion et donc d'efficacité. Mais c'est dans la praxis que l'on jugera. Le Discours Royal a défini les priorités stratégiques. Défendre la Souveraineté Nationale, politique, mais aussi sanitaire, alimentaire, énergétique. Mettre en musique la généralisation de la protection sociale, chantier essentiel de l'égalité. Enfin poursuivre les réformes nécessitées par le nouveau modèle de développement. Le gouvernement a ses propres engagements. Mais il ne peut s'installer dans un confort intellectuel. Les Marocains l'attendent de manière effective et tout de suite. Certaines promesses ne peuvent pas attendre. La jeunesse veut de l'espoir. Sur la lutte contre le chômage, l'aide à l'employabilité, les signaux doivent arriver vite. Mais les jeunes veulent aussi l'accès au logement, à la culture, aux loisirs. La question du pouvoir d'achat devient lancinante avec l'inflation importante, il faudra y répondre et le biais c'est un dialogue social, sérieux, institutionnalisé. L'Education et la Santé ne peuvent souffrir une énième réformette. La santé doit bénéficier de la généralisation de la protection sociale qui apportera des moyens, mais le problème c'est la gouvernance. Pour l'éducation, il faut refonder l'école, tout reprendre à zéro, ce n'est plus une question de bâti et cela ne peut se faire qu'avec le corps enseignant. La réforme fiscale, la facilitation des procédures sont dans les tuyaux. Mais il faut que cela se fasse vite. L'enjeu pour l'exécutif, c'est de donner des signaux très forts, très rapidement pour raffermir la confiance. C'est parait-il l'ingrédient le plus important de la croissance.