#Boycott moul gilet, كتافك على عري #, # أصفر جيلي لوم ضد, #نباركي _حقي _من ... Ce sont autant de hashtags largement partagés ces derniers jours par les internautes marocains. Une véritable campagne pour dénoncer l'emprise des gardiens de voitures sur l'espace public. Démarrant comme simples remontrances sur différents groupes, le mouvement a rapidement pris les allures d'une campagne nationale. « Nous avons créée le groupe Boycott moul gilet et au bout de quelques jours il compte déjà plus de 34.000 membres et ça ne fait que commencer. C'est dire le degré de mécontentement des citoyens par rapport aux comportements agressifs et inacceptables de ces gardiens illégaux », nous explique Y.El l'un des administrateurs du groupe fraichement créé. Récits et réactions Un ras le bol qui s'exprime ouvertement sur ce groupe. Des dizaines de récits et de mésaventures de citoyens ayant subi les assauts de gardiens zélés. « Pas plus tard que ce matin, à la Gironde à Casablanca, un gardien improvisé à cassé le pare brise d'une camionnette, car le chauffeur qui vient de livrer sa marchandise, a refusé de le payer. Un autre exemple de l'attitude arrogante et violente de gens qui n'ont même pas le droit d'exercer un tel métier sur l'espace public », raconte un membre désabusé. Une autre membre, Fadila Toumi Benaissa d'Agadir raconte le cauchemar qu'elle a vécu dans la zone touristique. « Ayant laissé ma voiture quelques minutes pour aller chercher mes lunettes oubliées, je suis apostrophée par un pseudo gardien qui prétendait avoir lavé ma voiture. Ce qui est tout à fait faux. Ayant refusé de céder à son chantage, il m'a empêché de partir en m'agressant. Heureusement un brave monsieur est venu à mon secours. Je suis allée par la suite déposer plainte. La police a fait son travail et il a été arrêté et présenté aussitôt devant le procureur. J'ai eu de la peine pour lui mais je ne pouvais pas céder. Je suis toujours sous le choc... », raconte cette énième victime de l'attitude agressive des gardiens. Anarchie et illégalité « Des abus et des dérapages qui motivent en effet notre initiative. Au-delà de l'aspect illégal de cette pratique, nous voulons en finir avec cette situation contre nature. C'est une véritable aberration », s'insurgent les administrateurs du groupe Boycott moul gilet regroupant des milliers de citoyens mécontents. « Comment ça se trouve que les citoyens payent leurs impôts, s'acquittent de leurs devoirs envers la communauté, triment pour gagner de l'argent pour l'offrir enfin à ses sangsues », s'insurge Mohamed Sadeq qui affirme subir tous les jours la désagréable attitude de gardiens sans vergogne. Plus catégorique, Mohamed Riad veut qu'on arrête de passer « cette manière de soutirer de l'argent aux citoyens » pour de la charité. « Ce n'est pas mon rôle de régler les problèmes sociaux et la pauvreté et encore moins de se solidariser avec des bras cassés parasitant les gens honnêtes », soutient-t-il Pour Réda Mesanoui, avocat à Casablanca, ces gardiens n'ont aucun droit sur l'espace public. « Tout citoyen a le droit de stationner sa voiture dans les lieux indiqués. Louer une rue ça n'existe pas et c'est illégal d'imposer aux gens de payer pour stationner », tranche l'avocat. D'après lui, s'accaparer de l'espace public est une infraction à la loi et imposer aux gens de payer en les menaçant l'est encore plus. « La loi 30- 89 relative à la fiscalité des collectivités locales et de leurs groupements n'évoque nullement un tel dispositif. Il n'y est question que droit de stationnement sur les véhicules affectés à un transport public de voyageurs », argumente maitre Mesnaoui. Riposte Basant leur campagne sur l'illégalité de la pratique, les protestataires ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin. « Nous voulons passer à la vitesse supérieure en sensibilisant le plus de monde. Aussi notre action ne se limitera pas à dénoncer. On va arrêter de payer ces parasites mais pas uniquement. Chaque citoyen provoqué, harcelé ou agressé doit aller déposer plainte. Les autorités doivent savoir que l'on veut en finir avec ces abus une fois pour toute », soutient Y. El. Des objectifs qui commencent à aboutir selon des témoignages vivants de Rabat. « A ce moment même, au quartier l'Océan, Bv Al khattabi, la police a chassé tous les gardiens de la place », se réjouit, mardi, Azzeddine Kellal. Des prémices prometteuses mais qui n'excluent pas certaines réactions inquiétantes des cibles de cette campagne. Mardi, une vidéo franchement menaçante d'un gilet jaune envers une automobiliste activiste de la campagne a été largement partagée. Des propos insultants, humiliants mais surtout des menaces directes envers la dame en question et contre tous ceux refusant de céder et de payer. Un bras de fer qui ne fait que commencer et une forte mobilisation qui a déjà fait entendre la voix des lésés au parlement, lors de la séance des questions orales adressées au ministre de l'Intérieur. Les rues seront-elles enfin libérées de l'emprise des gardiens ? Affaire à suivre !