Pour ceux qui ne connaissent pas ce grand gaillard d'un mètre quatre-vingt-dix-sept et de cent deux kilos, sachez tout simplement que Badr Hari déchaîne les foules à chacune de ses apparitions sur un ring. Surnommé le golden boy, Badr est né à Amsterdam le 8 décembre 1984. De nationalité marocaine, il est depuis quelque temps convoité par son pays d'adoption, les Pays-Bas, où il a commencé le kick boxing très tôt, dès l'âge de 7 ans. C'est sous la célèbre Team Chakuriki, très réputée aux Pays-Bas et dirigée par Tom Harinck, qu'il lancera vraiment sa carrière professionnelle. Tom Harinck voit en lui un potentiel énorme, bien plus grand que Peter Aerts et Branko Cikatic réunis. Sous la férule de Harinck, Badr Hari remporte le titre de champion de Muay Thai aux Pays-Bas avec un total de 57 victoires, dont 44 par KO, 2 défaites et un nul. En 2003, Hari a seulement 17 ans et se voit appelé afin de remplacer Melvin Manhoef qui devait affronter la star du K-1, Alexey Ignashov, une semaine avant le combat. Avec une différence de près de 18 kg entre les deux hommes, il réalise un très bon combat où il tient tête au Russe jusqu'au 3e round, et se voit perdre par un KO technique. Après cette belle performance, Badr Hari gagne le respect du public et tape dans l'il des organisateurs du prestigieux K-1. En 2005, il quitte le Chakuriki de Tom Harinck et rejoint Mike Passenier, du "Mike's Gym", avec lequel il s'entraînera aux côtés de Melvin Manhoef et Bjorn Breggy. Par la suite, Hari deviendra célèbre par ses qualités techniques exceptionnelles sur le ring où il s'imposera dans le milieu du K-1. En 2007, il remporte le titre de champion poids lourds (-100 kg) en K-1 face au Japonais Yusuke Fujimoto par KO au premier round. Il possède une marge de progression très prometteuse et sera probablement le vainqueur des prochaines finales du K-1 a venir. Dommage qu'il ait perdu lors des deux derniers. Le 6 décembre 2008, Badr Hari parvient en finale du K-1 après avoir écarté Peter Aerts et Errol Zimmerman. En finale, opposé à Remy Bonjasky ,il écope d'un carton rouge pour avoir frappé irrespectueusement son adversaire au sol. Néanmoins, pendant le "It's Showtime 2009" à Amsterdam, le 16 mai, il bat Semmy Schilt en 45 secondes en le mettant KO deux fois de suite. Toutes ces performances n'ont pas laissé indifférente Nawal El Moutawakil, ministre de la Jeunesse et des sports, qui l'a reçu en audience dans son cabinet de Rabat la semaine dernière. Cette rencontre s'est déroulée en présence de Abdeljaouad Belhaj, président de la Fédération royale marocaine de boxe, et Amine Belkhouya, président de la société Kia Motors Maroc, signataire d'une convention de partenariat avec le ministère lors des dernières Assises du sport. Suite à des échanges fructueux entre les différents intervenants, il a été décidé d'attribuer à Badr Hari une licence de la Fédération royale marocaine de boxe, qui lui permettra de se joindre à l'équipe nationale de façon officielle. Mais aussi d'être présent lors des prochains rendez-vous sportifs, notamment les Jeux méditerranéens et les Jeux de la Francophonie, dans la catégorie des poids lourds. Nawal El Moutawakil a par ailleurs formulé son souhait de voir Badr Hari porter haut le drapeau marocain lors des Jeux olympiques de Londres 2012, et, pourquoi pas, offrir à notre pays sa première médaille d'or dans cette discipline. Si ce vu devait être exaucé, Badr Hari prouvera alors au monde entier que son surnom de golden boy n'était nullement usurpé.