Entre le premier trimestre de l'année 2008 et la même période de 2009, 40.000 emplois ont été créés. Cette évolution a maintenu le taux de chômage à un niveau jugé stable, soit 9,6%. Information impressionnante ! La plus récente enquête de conjoncture souligne que le ralentissement de la croissance économique marocaine, à l'uvre depuis le deuxième trimestre 2008, a été marqué plus que prévu à fin 2008. Le tassement a touché, principalement, les secteurs orientés vers l'extérieur (industrie, mines et tourisme en particulier), ramenant ainsi leurs fluctuations conjoncturelles en dessous de leurs niveaux tendanciels. Les autres activités ont vu leur production se réajuster à une demande intérieure en perte de vitesse. Leur production semble également entamer une phase de ralentissement conjoncturel, sans pour autant afficher un gap négatif. Une telle situation ne peut qu'impacter le marché de l'emploi. Mais cet impact, selon les chiffres du Haut commissariat au plan (HCP), demeure marginal dans la mesure où le taux d'emploi est passé de 46,1% à 45,4%. Il a baissé de 0,4% en milieu urbain (de 38,6% à 38,2%) et d'un point en milieu rural (de 56,8% à 55,8%). Si le niveau est maintenu avec 40.000 postes créés (création de 76.000 postes en zones urbaines et perte de 36.000 postes en zones rurales), il faut dire que le secteur BTP et les services ne cessent de doper le marché de l'emploi. En clair, les créations d'emplois ont concerné exclusivement les services avec 113.000 postes nouveaux (soit une augmentation de l'emploi dans le secteur de 5,9%) et les BTP avec 53.000 postes (+5,9%). Malis l'arbre ne peut cacher la forêt. Les autres secteurs ont connu, à l'inverse, une perte d'emplois ayant atteint 126.000 postes répartis comme suit : l'"industrie y compris l'artisanat", 60.000 postes, soit un recul de 4,5% ; l'"agriculture, forêt et pêche", perd 60.000 emplois, soit une baisse de 1,4%. Résultat étonnant ! Le secteur agricole reste la seule branche d'activité dont la croissance s'est maintenue au rythme préalablement avancé. La valeur ajoutée agricole verrait sa production s'améliorer, au cours de 2009, de plus de 28% par rapport l'année précédente. Cependant, le secteur qui dope la croissance de l'économie nationale est hors jeu de la création d'emploi. Certes, les chiffres relatifs au marché de l'emploi publiés par le HCP, affichent une évolution, mais les secteurs qui ont boosté le marché de l'emploi ne sont autres que les acteurs de l'intérim.