L'Observateur du Maroc. Tout le monde s'est étonné de ne pas te voir parmi le onze type samedi dernier face au Gabon Abdessalam Ouaddou. Je suis arrivé au rassemblement, j'ai pu m'entraîner toute la semaine, j'étais bien physiquement. La veille, j'ai cependant ressenti une petite douleur à la cuisse. L'entraîneur voulait me laisser sur le banc mais j'ai préféré ne pas prendre de risque et je lui ai demandé de faire appel à un joueur prêt à cent pour cent à remplacer un joueur de champ. Mais de toute façon depuis le jeudi je savais que je ne faisais pas partie du onze de départ. En quelque sorte tu ne figurais pas dans les plans de Roger Lemerre pour ce match ? Dès lundi, l'équipe était déjà faite bien avant notre arrivée. Mais ça dépend de la compétitivité de chacun dans son club puisque le staff technique suit ça de très prés. Je ne vous cache pas que j'étais déçu de ne pas faire partie du onze de départ, en même temps cela faisait dix jours que je ne jouais pas avec mon club. Est-ce que cela explique ma non-titularisation ? J'ai posé la question aux deux entraîneurs qui m'ont dit non et que tout simplement ils voulaient aligner la même formation que celle qui a affronté la Tchéquie en match amical. Moi, je respecte tout simplement le choix du staff. Tu as donc suivi cette rencontre des tribunes, quel est ton avis sur la prestation de tes coéquipiers ? On avait bien préparé ce rendez-vous toute la semaine et je sentais que tout le monde était impatient d'aborder ce premier match, mais j'ai été étonné de la manière avec laquelle les joueurs ont abordé la rencontre. De la tribune, c'est peut-être très facile à dire, mais il y avait énormément d'espace entre les lignes et notre adversaire en a profité pour bien placer les contres. C'est une équipe qui avait dans la tête qu'elle allait repartir avec une défaite, c'est pour cela qu'ils avaient adopté une tactique très défensive. De notre côté, on a sous-estimé l'adversaire avec un schéma très offensif. Comme tout le monde l'a vu, on a fait une très mauvaise entame de match, on a l'impression que l'équipe a été tétanisée par l'enjeu. Dans un match comme ça, il faut assurer les arrières pour permettre à l'équipe d'attaquer mais à partir du moment où on a pris ce but on était obligé de nous découvrir. Maintenant il va falloir se ressaisir et aller chercher des points à l'extérieur. Justement, tout le monde s'accorde à dire que le problème de l'équipe du Maroc réside dans sa défense ? Il est vrai que quand on construit une équipe on commence par la colonne vertébrale, à savoir la charnière centrale. Mais, vous savez, une équipe forte défensivement ne signifie pas seulement les quatre défenseurs centraux, le travail défensif commence à partir des attaquants. Il faut avoir un bloc très compact contrairement à ce qu'on a vu samedi dernier où il y avait énormément d'espace entre les lignes. En fait là tu veux parler de solidarité ? Exactement, je l'ai dit aux gars avant le match et à la mi-temps, de rester très compact. Maintenant, il faut résonner en bloc équipe pour les matchs restants parce que nous avons de bons joueurs mais ce qu'il faut c'est une discipline tactique. On a payé cash le manque de rigueur tactique en Coupe d'Afrique, là on récidive encore. On ne peut pas continuer comme ça. Après cette première défaite face au Gabon, le prochain match contre le Cameroun s'annonce déjà comme un match barrage ? C'est vrai que nous avons déjà grillé un joker, on est déjà dos au mur. Le prochain match au mois de juin s'annonce capital si on veut continuer à espérer quelque chose dans cette compétition. Il faudra que tout le monde prenne conscience de l'enjeu et surtout monter une équipe prête à affronter ce défi, une équipe de guerriers en quelque sorte.