Organisés depuis 2005 sans autorisation, les débats annuels du quotidien national algérien El Watan ne pourront pas avoir lieu du fait d'obstacles posés à leur organisation par les autorités. Réagissant sur les pages du quotidien français Le Monde, Omar Belhouchet, le directeur de la publication, estime que « c'est une grave atteinte à la liberté de la presse et d'expression dans notre pays ». Le thème des débats a sans doute fait peur aux autorités. Au menu : « »Statu quo autoritaire – quel coût pour l'Algérie ». Les animateurs ne sont pas non plus les bienvenus. Il s'agissait du juriste Mouloud Boumghar, de l'économiste Smail Goumeziane, du politologue Mohammed Hachmaoui et du sociologue Abdelkader Lekjaa, La salle Cosmos de l'Office Riadh el-Feth, où les débats étaient prévus est un « lieu de débat fécond, pacifique et démocratique... espace autonome, indépendant et libre », souligne la publication qui a bien précisé que l'événement est totalement financé par le journal et exclusivement réservé à la société civile. Tout était prêt lorsque le 6 novembre, El Watan a reçu un courrier de l'Office Riadh el-Feth, exigeant une autorisation de la wilaya d'Alger, pour pouvoir organiser les rencontres à la salle Cosmos. « Cette interdiction intervient après l'emprisonnement du blogueur [Abdelghani Aloui], la fermeture des journaux de Hicham Aboud, les menaces proférées par le ministère de la défense contre l'éditorialiste d'El-Khabar, [Saad Bouakba], dans un contexte politique très lourd, à la veille de l'élection présidentielle. Il faut s'attendre à ce qu'il y ait de nouvelles pressions dans les prochains jours », a ajouté O. Belhouchet au journal Le Monde.