La presse algérienne s'interrogeait mardi sur la position de l'Algérie, qui n'a pas reconnu les rebelles, dans le conflit libyen et sur sa place dans l'après-Kadhafi. Le quotidien francophone El Watan qui y consacre un dossier s'interroge "Où est l'Algérie dans ce rendez-vous de l'histoire ? Absente, prise de léthargie! La carte de l'Afrique du Nord est en pleine mutation, et l'Algérie observe, tâtonne et n'ose pas". Sous le titre: "Des appétits à satisfaire, une transition compliquée et des orages annoncés avec Alger: L'après-Kadhafi", le Quotidien d'Oran écrit qu'"Alger qui a choisi une position statique et n'a pas investi doit s'attendre à des relations orageuses avec les nouveaux dirigeants de la Libye". "Les relations de l'Algérie avec le plus grand voisin du Maghreb seront tendues", juge également le quotidien arabophone El Khabar. Le journal publie les excuses de Mahmoud Chemam, porte-parole du Conseil national de transition libyen (CNT), après la "violation" dans la nuit de dimanche à lundi de l'ambassade d'Algérie à Tripoli. Le porte-parole affirme qu'"ils (les membres du CNT) sont prêts à ouvrir une nouvelle page", avec l'Algérie. Le journal francophone, Le Soir d'Algérie, juge que "la diplomatie algérienne maintient sa posture attentiste" et qu'elle "a brillé par son assourdissant silence puis par des déclarations des plus ambiguës". Quant à EL Moudjahid, le journal gouvernemental algérien, il souligne que l'on "aurait tort de comparer la situation qui prévaut en Libye à celle que la Tunisie et l'Egypte vivent encore, relativement dans le calme, et où la transition démocratique se déroule, malgré tout, sans violence armée significative". Le journal francophone l'Expression, consacre également un dossier à la Libye. L'éditorialiste rappelle que les dictateurs tombent les uns après les autres et que Kadhafi "n'est certainement pas le dernier". Dans un autre article intitulé "quel visage aura la Libye demain?", le journal se demande si l'on ne se dirige pas "vers une somalisation du pays". L'Algérie qui partage une longue frontière avec la Libye n'a pas reconnu le CNT et n'a jamais demandé officiellement le départ de Mouammar Kadhafi.