S'il est avéré que des centaines de membres du polisario aient combattu avec les forces de Kadhafi en Libye, il est sûr qu'ils "n'ont pas pu se rendre en Libye sans l'aide des autorités algériennes", estime le politologue algérien Lahouari Addi. "Il est très plausible qu'un des clans au pouvoir, désireux d'en finir avec l'épineuse question du Sahara, ait soutenu l'envoi de membres du polisario en Libye pour discréditer ce dernier. Il est sûr en tout cas que, si cela est avéré, des combattants du polisario n'ont pas pu se rendre en Libye sans l'aide des autorités algériennes", explique ce professeur à l'université "Lyon 2", dans une déclaration au quotidien français +La Croix+. Plusieurs centaines de mercenaires sahraouis du Polisario seraient prisonniers des insurgés libyens, selon une source du Conseil national de transition (CNT) libyen. Les rebelles, dès leur entrée dans Tripoli il y a huit jours, se sont rués à l'ambassade d'Algérie en quête de documents compromettants. "L'Algérie a certes opposé des démentis aux accusations proférées par les représentants du nouveau régime libyen, mais s'est bien gardée de réclamer le départ du colonel Kadhafi, de reconnaître le CNT ou même de nouer avec lui des liens informels, alors même que les diplomates libyens ont hissé le drapeau du CNT sur leur ambassade à Alger", observe le quotidien. Evoquant les promesses de réformes en Algérie, le journal estime que l'absence de soutien aux rebelles libyens atteste de la volonté du gouvernement algérien de ne pas réformer le pays. "Les promesses de réforme ont depuis le début été perçues de toutes parts comme une manière pour Alger de faire le dos rond dans l'espoir que le vent de liberté qui souffle sur le monde arabe retombe", écrit-il. "Plus le temps passe, plus le régime algérien montre qu'il a choisi le camp de l'immobilisme, comme en atteste son mutisme assourdissant face aux bouleversements en Libye, voire son soutien aux forces loyalistes libyennes", ajoute-il.