Des milices de tribus touareg, apparemment salafistes, assurent désormais la sécurité à la frontière en Libye, ce qui a amené Alger à refuser de coopérer avec elles, ont rapporté mercredi des journaux algériens. «Les éléments composant ces groupes ne portent plus d'uniformes de l'armée régulière», selon des sources militaires citées par les quotidiens francophone El-Watan et arabophone El-Khabar. «Nous avons affiché un niet catégorique à leur demande de coopération. Nous ne reconnaîtrons pas ces milices», a indiqué une source militairealgérienne à El-Watan, en rappelant que les djihadistes qui avaient attaqué en janvier dernier le site gazier algérien d'In Aménas venaient de cette région. Cette attaque avec prise d'otages s'était soldée par la mort de 38 étrangers et un Algérien. El-Khabar, citant des rapports de sécurité, précise que ce sont 14 milices «salafistes» qui sont actuellement présentes sur une grande partie de la frontière algéro-libyenne d'une longueur d'un millier de kilomètres. L'insécurité à la frontière est et sud-est a amené Alger à déployer, indique El-Watan, pas moins de 20.000 militaires le long de la frontière avec la Libye et la Tunisie, d'autant qu'un groupe de jihadistes très actif opère au mont Chaambi, zone tunisienne frontalière de l'Algérie. L'armée algérienne procèderait à des ratissages réguliers de nuit sur son territoire, avec une couverture aérienne. Alger et Tunis collaborent dans le domaine de la sécurité, tandis qu'avec Tripoli, les forces de défense algériennes ont ordre de ne collaborer qu'avec les forces régulières libyennes, indique El-Khabar. L'armée libyenne a, elle, été rappelée pour assurer la sécurité dans le nord, à Tripoli et Benghazi, indiquent les journaux algériens, suite à une série d'attentats et au bref enlèvement il y a deux semaines du Premier ministre Ali Zeidan.