La Libye va bientôt imposer un visa d'entrée à l'ensemble des ressortissants arabes. Annonce en a été faite mercredi 31 janvier par le ministre de l'Intérieur, Salah Rajab. La Libye ferme ses frontières. Prochainement, tout étranger souhaitant entrer en territoire libyen devra être muni d'un visa. Cette mesure concernera les ressortissants arabes, y compris ceux qui sont issus des pays du Maghreb (Maroc, Mauritanie, Algérie, Tunisie) et de l'Egypte. C'est le ministre libyen de l'Intérieur, Salah Rajab, qui l'a annoncé, mercredi 31 janvier, à Tunis en marge de la réunion des ministres arabes de l'Intérieur. «Cette procédure, qui entrera en vigueur prochainement afin de lutter contre l'immigration clandestine, s'appliquera à tous les étrangers, y compris les Arabes», a-t-il déclaré. M. Rajab n'a, toutefois, pas indiqué de date pour l'entrée en vigueur de cette mesure qui ne concernait pas jusqu'à présent les ressortissants des quatre autres pays du Maghreb et les Egyptiens. Salah Rajab a souligné que «cette procédure ne contredit pas les dispositions prévues dans le cadre de l'Union du Maghreb arabe». «Elle doit permettre, selon le ministre libyen, de lutter contre l'immigration clandestine, qui peut avoir des conséquences désastreuses et provoquer le chaos, et pour permettre à ceux qui veulent entrer en Libye pour y travailler de disposer d'un contrat de travail clairement établi». «L'anarchie et la présence (sur le territoire libyen) de gens qui ne sont passés par la voie légale a des conséquences néfastes», a-t-il expliqué, «chaque pays a le droit d'organiser ses affaires dans les circonstances actuelles». En Algérie, la décision a provoqué une avalanche de réactions de la part de la presse locale qui en fait largement écho. Dans un article, paru jeudi 1er février, sous le titre «Schengen à la libyenne !», l'éditorialiste du journal "Liberté" se demande si : «Kadhafi craint la propagation de la menace salafiste ou s'il s'agit d'une nouvelle stratégie adoptée par Tripoli, à travers laquelle les Libyens voudraient signifier leur retrait d'un certain nombre d'engagements régionaux déjà pris avec leurs partenaires du Maghreb et du Moyen-Orient ? ». Le journal algérien arabophone "El-Khabar", indique, pour sa part, que des responsables algériens se sont étonnés de l'annonce du gouvernement libyen. Ces responsables, poursuit le journal, ont qualifié les déclarations du ministre Salah Rajab de "surprenantes". Ils précisent que «l'Algérie attend une décision officielle de la Libye pour lui faire part de sa réponse», en allusion à un éventuel traitement de réciprocité et imposer ainsi aux Libyens le visa, poursuit le quotidien. Ce n'est pas la première fois que les autorités libyennes prennent ce genre de mesures. Dans le passé, le président libyen, Mouammar Kadhafi avait demandé l'expulsion des ressortissants palestiniens se trouvant sur le sol libyen. Les Tunisiens ont aussi subi le même sort. Mais c'est la première fois que la Libye durcit les procédures d'entrée de son territoire et les généralise. À en croire le ministre Rajab, un million d'immigrés, essentiellement des Africains, vivent en Libye; pays dont la population est de 5,5 millions d'habitants. Plus de la moitié de ces émigrants seraient clandestins, Les autorités libyennes ont annoncé cette semaine que tout étranger ne disposant pas d'un contrat de travail en règle devra quitter le pays en février.