Le SOFA de «l'aire métropolitaine centrale Rabat-Casablanca» vient de voir le jour. Ce «schéma de mise en cohérence spatiale des dynamiques fonctionnelles des métropoles de Casablanca et de Rabat», selon les termes officiels du ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace qui en est l'initiateur, dénombre une série de fonctions urbaines pour cet espace géographique. Il précise également la meilleure localisation pour que ces fonctions puissent aboutir au développement de la région. La principale finalité du SOFA est l'élaboration d'une stratégie de développement et d'une politique urbaine. «Les dynamiques fonctionnelles sont le moteur du développement urbain et elles nécessitent une régulation par la puissance publique qui garantisse leur croissance en évitant les conflits et les blocage», explique le document de présentation de ce schéma urbanistique. Priorité à la périphérie Le développement des deux villes doit répondre aux mêmes règles que celles en vigueur à l'échelle nationale. Trois objectifs principaux ont été définis : efficacité économique, équité sociale et équilibre écologique. Dans ce cadre, et pour mettre au point une organisation socio-économique sans failles, le SOFA accorde une grande importance à la périphérie des deux villes. «L'analyse fonctionnelle de ces périphéries est naturellement différente de celles des métropoles puisqu'il s'agit d'un autre contenu. Elle est surtout orientée sur la question des relations actuelles et potentielles avec Casablanca et Rabat», explique ce document. Sur ce point, le SOFA s'est focalisé sur le cas du bi-pôle Rabat-Salé. Le rapport de force entre ces deux entités urbaines est définitivement en faveur de la capitale administrative du royaume, Salé étant devenue au fil des décennies une banlieue pauvre. Le SOFA voudrait renverser la vapeur et participer au développement des activités socio-économiques sur la rive Nord du Bouregreg. Il s'agit d'arriver à une unité de la ville, non pas au sens politique de la gouvernance, mais au sens profond de l'intégration socio-économique et culturelle des deux villes. Le SOFA recommande une homogénéisation des conditions de vie et des niveaux d'équipement. «Cette homogénéisation ne signifie pas forcément fusion; elle est compatible avec le respect de l'identité historique de chacune des deux entités. Mais la question de l'intégration ne peut pas être traitée en soi, indépendamment de la problématique globale de la croissance urbaine», précisent les initiateurs de ce projet. L'avenir dans la haute technologie Le SOFA met également un point d'honneur à définir les secteurs prioritaires de développement pour cet axe territorial. «L'étude a évité de procéder à une superposition d'analyses sectorielles (industrie, artisanat, commerce, transport, banque, assurances ). Celle-ci aurait conduit à une analyse «en tiroirs» sans aboutir à une bonne compréhension des espaces concernés», souligne la même source. La recherche et développement, notamment en ce qui concerne les technologies de pointe, a été clairement identifiée comme moteur de croissance de la région. Dans ce sens, le principe de complémentarité entre Casablanca et Rabat est mis en avant. Casablanca a un atout sérieux : la présence d'industries liées directement à la fonction de conception (pharmacie, chimie fine, etc.) qui peuvent servir de support. L'atout de Rabat est la concentration d'un grand nombre d'universités et d'instituts de recherche. Le SOFA préconise la création de Pôles technologiques (PT) et de Zones scientifiques et techniques (ZST.). Concrètement, le projet de l'aménagement du Bouregreg a été identifié pour en accueillir. Quid du financement ? Le SOFA ne se limite pas à dicter les grands axes pour le développement urbain et socio-économique de cette région, mais liste toutes les infrastructures susceptibles de contribuer à cette politique. Il comprend ainsi un tableau de financement des actions publiques portant sur sept domaines : infrastructures (routières, ferroviaires, portuaires, protection contre les crues), transports urbains, action foncière, équipements et infrastructures urbaines, programmes de restructuration urbaine de Salé et Témara, implantation de différents types de zones d'activités dans les villes périphériques et protection de la forêt de la Maâmora. «Ce tableau de financement n'a évidemment aucune prétention directive ou normative. Il s'agit d'une hypothèse, d'un outil de travail et de réflexion au service des décideurs et qui est destiné à s'assurer du réalisme et de la cohérence des propositions. Cet outil est par ailleurs indispensable si l'on veut commencer à préparer les éléments de la politique contractuelle», souligne le texte du SOFA. Pour concrétiser tous ces projets, il est recommandé d'adopter une approche contractuelle où les différents partenaires (conseils élus, autorités locales et différents départements ministériels) sont tenus par des objectifs concrets et un échéancier à respecter.