L'aire métropolitaine centrale Casablanca-Rabat est la nouvelle solution aux problèmes urbains que connaît cet axe vital du Royaume. Son schéma d'organisation fonctionnelle et d'aménagement (SOFA) a fait l'objet d'une étude qui a été présentée à Casablanca. Imaginez une mégalopole, qui s'étend de Kénitra à El Jadida sur le littoral atlantique ? Ce projet existe et a pour nom l'Aire métropolitaine centrale Casablanca-Rabat. Mardi dernier, son Schéma d'organisation fonctionnelle et d'aménagement (SOFA) a été présenté lors d'une journée d'étude organisée sous le thème : « Politique d'aménagement et devenir du Grand Casablanca ». Pour Mohamed Elyazghi, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Eau et de l'Environnement, ce schéma s'inscrit dans une logique de quête des solutions adéquates aux problèmes liés à l'espace urbain considéré comme l'une des priorités majeures et un défi du Schéma national d'aménagement du territoire (SNAT). Le concept est tellement attrayant qu'une étude a été élaborée dans ce sens. Elle a été présentée lors de cette journée. De quoi s'agit-il exactement ? Le SOFA est en effet un concept nouveau porteur d'un principe d'identité qui permet de lier des unités spatiales jusqu'ici séparées. Il se base essentiellement sur un principe de justice spatiale entre une grande ville et des villes de proximité ou encore entre la métropole et sa périphérie. Sa vocation essentielle n'est autre que le développement des relations de proximité et leur transformation en de véritables liens entre les villes d'une part, mais également entre les zones urbaines et leur arrière-pays. C'est donc une nouvelle forme de solidarité des territoires qui peut permettre à long terme de modifier la configuration générale de l'espace marocain. Se dessineront alors progressivement de véritables «systèmes» urbains, mieux articulés avec le territoire qu'ils irriguent, plus interdépendants les uns des autres et mieux à même de définir une nouvelle géographie, plus équilibrée et redéployant autant les hommes que les activités au sein de notre pays. Au centre de cette dynamique, se trouve la ville de Casablanca qui constitue un pôle économique central pour la mise à niveau de l'économie marocaine et l'ouverture sur le marché mondial. Rabat, pour sa part, a été choisie en raison de la concentration des services administratifs qu'elle connaît. Le choix de ce complexe métropolitain en position littorale, allongé sur plus de 230 km, avec des avancées de plus de 80 km vers l'intérieur s'est imposé de lui-même puisqu'il compte plus de sept millions d'habitants, soit 20 % de la population du Royaume et plus de 50% de la valeur ajoutée nationale. C'est la locomotive économique du pays, mais une locomotive en mauvais état de fonctionnement en raison des problèmes d'ordre socio-économiques que les villes de ce complexe urbain vivent. Mohamed Souafi, directeur de l'Aménagement du territoire, estime que le SOFA est la solution à tous ces problèmes, dans la mesure où il s'agit d'une nouvelle forme de solidarité des territoires. Les résultats seront essentiellement perçus à long terme lorsque la configuration générale de l'espace marocain sera modifiée. « Un changement qui vise à dessiner progressivement de véritables systèmes urbains mieux articulés avec le territoire qu'ils irriguent et mieux interdépendants les uns des autres à même de définir une nouvelle géographie plus équilibrée», estime M. Souafi. Pour M. El Yazghi, l'élaboration du SOFA de l'axe métropolitain central Casablanca-Rabat se décline sur quatre axes importants : la qualification, devenue une nécessité urgente, la mise en œuvre d'un équilibre macro-économique de l'espace urbain, l'intégration des pôles de développement avec l'ensemble du territoire national ainsi que l'intégration du concept du bipôle dans la problématique urbaine.