FNEM VS MTC A la veille du salon e-commerce.ma, Le torchon brûle entre la Fédération nationale du E-commerce au Maroc (FNEM) et Maroc Télécommerce. Alors que le premier use de tous les moyens pour attaquer MTC, le second envisage des poursuites pour diffamation et procédures abusives. Un différend oppose la FNEM et MTC. Les premiers signes de cette bataille ont commencé depuis plusieurs mois : la FNEM organisait un salon du e-commerce (le e-commerce expo) à quelques jours de la date initiale du salon (e-commerce) organisé par Xcom Events. Les rapports deviennent encore plus tumultueux aujourd'hui. La FNEM entend même organiser un sit-in la semaine prochaine devant les locaux de Maroc Télécommerce pour dénoncer le monopole du centre monétique interbancaire (CMI) exercé depuis l'année 2001. Le but, selon El Amine Serhani Al Idrissi, est de mobiliser les e-marchands et les acteurs du commerce électronique contre les frais et les taux/transactions imposés par le centre jugés exorbitants. « Maroc Télécommerce, avec son partenaire le Centre monétique interbancaire (CMI), profite depuis l'an 2000 de cette situation pour offrir le seul service de paiement en ligne, en fixant des prix exorbitants, et en imposant des frais et une commission qui varie entre 2% et 3,5% HT sur chaque transaction effectuée, des frais de mise en place qui s'avèrent très excessifs par rapport aux prix des offres au marché international», lance d'emblée El Amine Serhani Al Idrissi. Une allégation que rejette MTC. « Nos tarifs sont très accessibles. Ils sont basés sur 3 rubriques. D'abord les frais de mise en place qui ne dépassent pas les 3.000 dirhams. Ensuite, l'abonnement. 90% de nos marchands ne paient rien et les grandes entreprises paient 250 dirhams par mois. La FNEM prétend qu'on taxe à 500 dirhams », détaille Samira Gourroum, directrice Business Développement à Maroc Télécommerce. Et d'ajouter : « Notre commission est variable. 80% paient moins que 0,5%. Pour le reste, nous avons des grilles. La FNEM publie des chiffres gonflés. Il nous compare d'ailleurs à la France qui gère presque 60 MMDH à l'heure où nous espérons atteindre en 2013, à peine le 1 MMDH. Il faut comparer le comparable ». Au sujet du monopole, la FNEM accuse MTC de vouloir exercer le monopole et de bloquer carrément l'entrée de M2M sur le marché. MTC contre-attaque Pour Samira Guerroum, le but de la FNEM serait non seulement de nuire à l'image de MTC mais aussi et surtout de créer la zizanie dans le secteur. « Le dénommé Amine Serhani s'acharne et multiplie les propos diffamatoires à l'égard de Maroc Télécommerce et se rend ainsi responsable d'un préjudice certain à notre égard », insiste-t-elle. La société explique cette attitude du président de la FNEM par le refus d'une collaboration avec lui. El Amine Serhani Al Idrissi réagit : «Au lieu d'apporter des arguments tangibles sur le problème du monopole qui entrave le développement du secteur e-commerce au Maroc que nous n'avons cessé de dénoncer par civisme économique depuis 2011, et ce aussi bien en tant que FNEM qu'en tant que professionnel du secteur, Maroc Télécommerce verse dans l'amalgame et l'intimidation et passe à côté du sujet qui nous préoccupe et qui interpelle l'opinion publique, allant jusqu'aux attaques personnelles à l'égard du président de la FNEM et promoteur de plusieurs projets». Et la FNEM va encore plus loin. Elle estime que l'agence qui organise le salon du e-commerce n'est pas habilitée à le faire, vu son manque d'expérience. «Xcom Events nous a volé notre salon et arnaque les exposants ». Qu'en pense XCOM ? Sanae Mouhsine responsable de Xcom Events au Maroc proteste. « Nous avons 20 ans d'existence et le but derrière le lancement de notre salon est de promouvoir le secteur du ecommerce. Cela fait deux ans que la FNEM nous attaque. La concurrence est la bienvenue, elle est même bénéfique pour tous les acteurs ainsi que pour le secteur lui-même. Juste à titre de précision, sur ce salon, on ne gagne pas pour le moment mais on y croit ». A l'heure actuelle, une mise en demeure a été adressée par Maroc Telecommerce à El Amine Serhani, président de la FNEM. Elle « le somme d'arrêter sans délais ses agissements et se réserve le droit de recourir, au besoin, à la justice pour préserver ses droits… ». Les hostilités continuent…