La FNEM (Fédération Nationale du E-Commerce au Maroc) monte au créneau. Elle dénonce le monopole exercé par Maroc Télécommerce (MTC). Une société qui, selon son communiqué qui vient d'être publié, impose la plate-forme unique de paiement en ligne au Maroc depuis 13 ans. « Cette société spécialisée dans le commerce électronique, Maroc Télécommerce avec son partenaire le Centre Monétique Interbancaire (CMI), profite depuis l'an 2000 de cette situation pour offrir le seul service de paiement en ligne, en fixant des prix et des commissions exorbitants sur chaque transaction effectuée», souligne-t-on. Selon, en effet, le cycle de commissions qui se produit, MTC et CMI perçoivent 2% sur chaque transaction opérée au national et 3,5% sur toute transaction effectuée à l'international, voire 2% en tant que taux de chaque commission, et ce, selon les banques émettrices. Ces commissions et ces frais de mise en place qui s'avèrent très excessifs par rapport aux pays voisins, ne dépassent pas au total 1% sur chaque transaction effectuée, note la même source. A. C. Ce qui représente un obstacle indéniable aussi bien pour les investisseurs que pour les commerces qui décident de se lancer dans le domaine du commerce électronique. Pire, la continuité de ce monopole compromettra et mettra en péril le développement de ce secteur en plein développement. Une activité considérée comme un véritable créateur de richesses, étant donné que le chiffre d'affaires du secteur du e-commerce au Maroc dépasse 21 milliards de dirhams, dont 700 millions de dirhams par carte de crédit. La FNEM note, par ailleurs, que « ce despotisme de Maroc Télécommerce s'oppose contradictoirement à l'éthique professionnelle et aux différentes visions du ministère de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, jugées essentielles et indispensables pour la promotion de ce secteur. Elle estime en outre que MTC et le CMI doivent, en premier lieu, « s'équiper par des mécanismes pour la gestion de la fraude avancée pour protéger ses affiliés des paiements par cartes frauduleuses, au lieu d'endosser au cybermarchand la responsabilité à cause de la non-mise en place d'un système adéquat pour contrer ce genre de situations, ce qui est synonyme d'abus de position dominante ». La FNEM fait savoir dans ce sens que la fraude à travers les cartes internationales est à 12% des transactions effectuées, et les montants déclarés de paiement par cartes frauduleuses chez la FNEM dépassent les 400.000 dirhams. En plus, poursuit la même source, « Maroc Télécommerce utilise une plate-forme, créée en 1996, très primitive et dépassée technologiquement, nommée Open Market, ce qui s'avère inadmissible pour un secteur très sophistiqué et complexe, tel que la monétique ». « Pour détourner ce chaos et au lieu d'y remédier avec des solutions concrètes, le Centre Monétique Interbancaire en tant qu'unique acquéreur au Maroc, est en cours d'effectuer une absorption de Maroc Télécommerce, ce qui renforcera davantage le monopole, et ce qui lui permettra d'être juge et partie à la fois (acquéreur et fournisseur de service de paiement) », précise le communiqué de la FNEM. Pour dénoncer toutes ces pratiques, jugées anti-concurrentielles, la FNEM compte organiser, en collaboration avec tous les représentants du secteur, un sit-in, le 17 courant devant les locaux de Maroc Télécommerce.