De 1994 à 2009, entre cinéma, téléfilms et séries télévisées, Saïd Taghmaoui totalise une quarantaine de rôles plus ou moins importants. Fils d'immigrés marocains et ancien boxeur, il explose en 1995 dans «La Haine», film de Mathieu Kassovitz sur le racisme et la violence dans les cités françaises, long-métrage qu'il coécrit. Aujourd'hui, c'est Hollywood qui lui ouvre ses bras. Déjà à l'affiche de «Trahison» de Jeffrey Nachmanoff («Le Jour d'après»), il vient de signer pour le premier rôle de la trilogie «G.I. Joe» dont le premier volet est signé Stephen Sommers. La télévision américaine n'est pas en reste. Elle l'accroche pour camper Caeser dans la prestigieuse série «Lost, les disparus» saison 5, à l'antenne actuellement aux Etats-Unis. Avec ça, il reçoit récemment un coup de fil de Bono du groupe U2 qui lui propose un package : jouer dans les clips de leur nouvel album, enregistré en partie à Fès. Taghmaoui est l'un des très rares acteurs français sollicités ces temps-ci par Hollywood. L'acteur a compris très vite qu'en France, la tâche allait être difficile, qu'il aurait du mal après «La Haine» de trouver des rôles à sa taille. Il décide alors d'aller à l'assaut de l'Amérique. Entre-temps, il s'exerce aux langues dont il maîtrise sept actuellement. Pour l'anecdote, pendant le tournage dans le sud marocain de «Marrakech express» de Gillies MacKinnon avec Kate Winslet qui sortait de la tornade «Titanic», Saïd apprend le berbère en quelques semaines. C'est grâce à ce rôle d'ailleurs que les studios américains le remarquent. 2009 est visiblement l'année Taghmaoui. Les propositions pleuvent et il n'est pas sûr d'accepter de tourner dans la 6e saison de «Lost». Il préfère ne pas s'enfermer dans une série et se dit d'abord acteur de cinéma.