La troisième est peut-être la bonne pour François Bracci et tout, pour le moment, le laisse présager. Après avoir pris en charge l'Olympique Khouribga dès son arrivée au Maroc, une expérience qui s'est mal terminée, Bracci décide de plier bagages pour se retrouver aux commandes de l'équipe du FUS, dernière avec 6 points. Son arrivée n'empêchera pas les Rbatis d'être relégués. Nullement découragé par ces deux mésaventures, il décide de répondre favorablement aux sollicitations des responsables jdidis qui lui confient les rênes du Difaâ. Ils ne le regretteront pas puisque, à la mi-championnat, leur équipe est en tête du classement. En fait je ne partais pas dans l'inconnu puisque je connaissais cette équipe d'El Jadida. C'est vrai que c'est une équipe qui produit du beau jeu. Ce qu'il fallait lui apporter, modestement, c'était cette rigueur tactique. Nous y sommes parvenus. Mais ce n'est pas par hasard que nous avons décroché ce titre honorifique de champion d'automne''. Un titre acquis grâce aussi à la cohésion entre les jeunes, les nouveaux et surtout les anciens, comme le toujours jeune Reda Riahi pour qui Bracci ne tarit pas d'éloges : C'est un joueur qui apporte beaucoup au football marocain en général et jdidi en particulier. C'est un capitaine exemplaire. Je sens qu'il peut encore durer, je le vois à l'entraînement. Le tout c'est qu'il ait du plaisir sur le terrain, dans les vestiaires. Il faut que l'équipe profite de l'expérience des joueurs comme Reda, des joueurs qui ont tout connu. Et mon rôle justement c'est de faire fructifier cette expérience, surtout en termes de valeur humaine.'' Si la formation doukkalie a souffert ces dernières années d'un déficit en matière de joueurs, ce n'est pas le cas cette saison. L'arrivée du groupe OCP y est pour quelque chose. Nécessaire pour permettre aux joueurs de pratiquer leur métier dans les meilleures conditions, la stabilité financière du club a rassuré les joueurs qui ont opté cette saison pour les couleurs jdidies. Ils savent qu'ils ont des droits mais aussi des obligations. Ils doivent donner le meilleur d'eux-mêmes pour figurer sur la liste des convoqués. Titulaires ou remplaçants, tout le monde travaille pour le groupe. On mesure la force d'une équipe à la valeurs de son plus faible maillon. Si on a réalisé une chose extraordinaire durant ces six premiers mois, c'est qu'on a un très bon banc de touche. Des garçons qui étaient supposés être des titulaires et qui se sont retrouvés sur le banc, soit par manque de rigueur vis-à-vis du groupe, soit pour des raisons de blessure. Ils ont vite été remplacés sur le terrain et cela a été accepté avec beaucoup de sportivité. Les places coûtent cher, ils le savent. Les titulaires comme les remplaçants sont conscients du fait qu'il n'y a pas d'ordre établi et qu'il n'y a que le travail qui paye.'' Comme joueur d'abord puis comme entraîneur, Bracci a roulé sa bosse un peu partout en France, en Algérie avant d'atterrir au Maroc. Il sait cependant que le vrai travail, c'est celui qui se fait au niveau de la base. Les jeunes marocains sont pétris de talent, je le vois partout. Ils ont un football de feu dans les pieds. Ils ne demandent qu'à le faire fructifier, mais on ne leur donne pas assez de possibilités pour le mettre en valeur et c'est là le rôle des centres de formation qui, malheureusement, tardent à voir le jour.'' Après avoir décroché le nul la semaine dernière face à l'OCK, le Difaâ semble bien parti pour jouer les premiers rôles cette saison et redevenir ainsi cette pépinière qui a donné au Maroc des footballeurs de renom.