Les Marocains qui ne veulent adopter aucune religion sont-ils des criminels ? Eh bien non. Dans la loi marocaine, il n'y a aucune disposition qui pénalise l'apostasie ou l'athéisme. C'est Confirmation du ministre des Habous et des affaires islamiques Ahmed Taoufiq, lui-même, comme le ministre de la Justice des libertés, Mustapha Ramid. Ahmed Taoufiq s'est exprimé, sur la question, devant les Représentants à la première Chambre pour leur dire également que le Conseil supérieur des Ulemas (exégètes de la loi islamique), n'a pas produit une fatwa, mais un simple avis. Ce Conseil venait d'émettre une « fatwa » condamnant les apostats à la peine capitale. Le débat avec le militant amazigh des droits de l'Homme Ahmed Assid va faire sortir les faucons de la Charia qui demandent au gouvernement de le traduire en justice. Il avait juste, en tant que chercheur, prôné qu'on supprime des manuels scolaires certains enseignements qui laissent penser que l'Islam est une religion violente. Les salafistes ont tous condamné Assid alors qu'au même moment, ils saluent la décision du tribunal d'Oujda de relaxer le fameux prêcheur Abdellah Nhari qui avait suggéré que le rédacteur en chef du quotidien Al Ahdat Al Maghribia soit tué, pour ses opinions. Pour eux, on ne peut pas empêcher Nhari d'user de sa liberté de s'exprimer, même s'il pousse au meurtre. Cependant lorsqu'il s'agit de Ahmed Assid, il n'est plus question de liberté d'opinion. La condamnation est sans appel. A. Assid perturbe la conscience des musulmans. Il doit donc être sévèrement sanctionné. Même le chef du gouvernement s'est immiscé dans l'affaire, condamnant, lui aussi, les propos du militant amazigh. Alors qu'en principe, étant chef du gouvernement de tous les Marocains, il aurait dû s'abstenir de toute intervention. Ainsi, le Maroc perdra encore du temps dans de petits débats alors qu'il a au moins deux grandes batailles, l'intégrité territoriale qui exige les efforts de tous les Marocains et la bataille commerciale à l'international qui devrait améliorer la vie des citoyens. On ne demande pas au gouvernement de distribuer des certificats de bonne conduite religieuse aux Marocains, mais de trouver des solutions concrètes à leurs problèmes matériels. Quant à la liberté de conscience, elle doit être un acquis irréversible.