La chaîne qatari Al Jazeera ne veut pas admettre que la dernière résolution du Conseil de sécurité de l'ONU à propos du Sahara et de la mission de la Minurso est une victoire pour le Maroc. Le traitement de l'information a tout fait pour montrer le Maroc comme le fautif, on a même parlé de « manœuvres marocaines ». Ensuite la chaîne a donné la parole à un membre de Human Rights Watch qui a tenté de montrer que le Maroc viole les droits de l'homme au Sahara. Il sera suivi par le coordinateur du polisario avec la Minurso qui n'a pas hésité de parler de victoire pour son mouvement. Ce n'est qu'après qu'on a donné la parole au ministre marocain de la communication et porte-parole du gouvernement qui a été, en plus arrêté, sans terminer sa dernière phrase. Les gens des médias savent très bien quand une information est tendancieuse. La chaîne veut donner l'impression qu'elle donne la parole à tout le monde, mais il y a une marge très grande à l'intérieur de cette règle déontologique pour influencer le public. A la question de savoir pourquoi le Maroc aurait peur que la Minurso surveille les droits de l'homme (question posée par le présentateur au nom des deux intervenants précédents), le ministre Mustapha El Khalfi, qui s'est bien défendu du reste, aurait dû juste préciser que cette surveillance est déjà exercée par les organisations compétentes et que dans les camps de Tindouf, où le polisario séquestre les Sahraouis marocains, les droits de l'homme ne sont vraiment pas la première préoccupation des chefs. La manœuvre d'Al Jazeera ne change rien à la donne sur le terrain. Si elle peut donner au Polisario l'illusion d'avoir remporté une bataille, tant mieux pour lui. L'histoire retient qu'Al jazeera avait donné la parole à ben Laden. On sait quel a été son sort.