Par Nafaa Sina Le Sud-coréen Psy, connu pour ses grandes envolées lyriques, foulera la scène de l'OLM Souissi le 1er juin en clôture du festival Mawazine. Déprimant Nous y voilà. Ce qui n'était qu'une stupide rumeur devient une réalité. Le prestigieux festival r'bati réserve pour sa soirée de clôture un prestigieux espace à l'un des non-chanteurs les plus en vogue en Corée du Sud et dans les charts sourds à travers le monde. Psy s'intitule-t-il et «Gangman Style» martèle-t-il. Le communiqué des organisateurs est sans ambages : «Plus qu'un simple chanteur/compositeur, Psy est connu pour ses incroyables performances énergiques et flamboyantes, sur scène comme dans ses clips (...) Il a marqué l'histoire de la musique.» D'autant plus vrai qu'on s'en souviendra amèrement. Lui-même déclarait, il y a peu, que ça commençait à le barber de chanter ce «tube» planétaire. Bien fait pour son minois, Mawazine s'apprête à le faire souffrir. Mais il paraît qu'il est «talentueux et prolifique». Avec l'un des titres les plus affligeants de ce début de siècle, il l'est sans détour. Psy au Maroc, ça fait frémir de joie. Et sur qu'elle scène ! Celle qui accueillera de vulgaires apprentis tels Deep Purple. On nous répondra que la cible du festival est définitivement large, on dira que pour programmer un quelconque Psy il aurait fallu procéder à un référendum. «Gangman Style», voilà qui va améliorer le QI d'un peuple prêt à tout ingurgiter. En tout cas, on est averti : c'est à une clôture d'exception qu'on est conviés. Reste à savoir qui assurera la seconde partie de cette dernière soirée à l'OLM Souissi. Et s'y on enfonçait le clou en laissant le Psy triturer le cerveau du public jusqu'à tard dans la nuit ? On aura bien profité de la séance. «Gangman Style» en boucle, une thérapie radicale. Paru dans le n°211 de L'Observateur du Maroc