L'Observateur du Maroc : La multiplication des problèmes au niveau des demandes d'autorisation vient de faire réagir les architectes. Pourquoi maintenant ? Karim Sbai : Nous avons décidé de réagir suite au nombre croissant des dysfonctionnements relevés dans diverses administrations concernant les permis de construction. Ces maux nous font perdre de 50 à 60% de notre temps alors que la procédure ne doit pas consommer plus que 20%. Aujourd'hui à Casablanca, le délai de traitement des dossiers d'autorisation de construire peut atteindre 18 mois alors que la loi relative à l'urbanisme fixe un délai de deux mois au-delà duquel le permis de construire est supposé accordé. Le but de la création d'un guichet unique était justement d'alléger la contrainte bureaucratique. Il n'en est rien aujourd'hui. Quels sont les principaux dysfonctionnements que vous avez pu relever ? Manque d'effectif technique et de moyens logistiques, lenteur administrative, organisation inefficace, manque de traçabilité des dossiers sont autant de défaillances relevées au niveau des communes de la ville, Dar Al Khadamat, la Conservation foncière, le cadastre, l'Agence Urbaine de Casablanca, la protection civile et Lydec. L'agence urbaine de Casablanca (AUC), par exemple, ne délivre plus, ou alors sous réserve, les notes de renseignement aux architectes alors que ce document est vital pour connaître l'utilisation réservée à un terrain par les documents d'urbanisme. Et même temps, quand ce document est transmis, cela prend plus de 7 jours alors que ce délai peut-être raccourci à 2 jours. Ensuite, l'examen des dossiers par l'AUC connaît lui aussi plusieurs dysfonctionnements. Il est en effet difficile d'accéder à l'information relative à l'état d'avancement des dossiers ou encore de communiquer ou de se concerter avec les responsables des dossiers. Cette étape peut durer jusqu'à 6 mois. Et même après avis favorable des commissions, les dossiers tardent à repartir vers les communes concernées pour l'obtention de leur autorisation. Aujourd'hui, vous dénoncez à haute voix ces pratiques. L'étape suivante ? Nous avons déposé une demande auprès du maire de la ville pour qu'il réagisse en conséquence. Notre requête demeure sans suite. Nous dénonçons ces pratiques et demandons l'intervention urgente des responsables notamment du ministère de tutelle. Si nos doléances ne sont pas prix au sérieux, nous allons réagir autrement. Ceci est pour l'intérêt du Maroc.