L'intervention française au Mali a été dictée par une nécessité impérieuse. Ce n'était pas un choix stratégique préalable. Quelques jours avant d'intervenir, Paris était encore dans un schéma où les troupes de la CEDEAO, avec un soutien logistique, aideraient le Mali à reprendre le contrôle des territoires du Nord. C'est l'avancée des islamistes vers Bamako qui a imposé à François Hollande l'option de l'intervention directe, avec tous les risques d'enlisement que cela comporte. Pourtant, le problème n'est pas du tout nouveau. Cela fait près de 7 ans que des mouvements terroristes ont choisi d'occuper le désert sahélien pour en faire un sanctuaire. L'armée malienne, famélique et désorganisée, n'avait aucune chance face à eux. Le GSPC algérien, vaincu, a choisi de se replier au Nord Mali et a fourni l'essentiel des troupes pour créer l'AQMI qui a fait allégeance à Ben Laden. Le Maroc a d'ailleurs tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises, surtout quand des connexions avec des jeunes de Tindouf sont apparues. La communauté internationale a tergiversé. Les USA considèrent que cette région du monde relève des Européens. Les Américains, en guerre depuis une décennie, ne sont pas prêts à remettre le couvert. D'autant plus que les résultats en Afghanistan et en Irak ne sont pas probants. Jusqu'au dernier moment, Les Européens ont tenté de sous-traiter cette guerre aux pays frontaliers. L'armée la plus structurée, l'Algérienne, ne faisait pas partie du plan, ce pays refusant une guerre à sa frontière. Profitant du mouvement des touaregs, les jihadistes ont entamé la conquête des villes et étaient à deux doigts de faire disparaitre l'Etat du Mali. De ce point de vue, l'intervention française était donc inévitable. Mais règle-t-elle le problème ? Assurément non. Les jihadistes quittent les villes presque sans livrer bataille. Les rassemblements visibles les rendent vulnérables face à l'aviation. Par contre, disséminés dans le désert, sur un territoire grand comme deux fois la France, ils seront difficiles à éradiquer. Cette guerre est faite pour durer. Le Maroc, bien que n'ayant pas de frontières avec le Mali, est concerné à plus d'un titre. D'abord parce que les réseaux narco-terroristes qui s'activent dans la région tentent de faire de notre pays un point de passage de la cocaïne. Ensuite parce que nos deux voisins, l'Algérie et la Mauritanie, sont directement concernés, comme on vient de le voir avec la prise d'otages perpétrée sur le sol algérien. Enfin, les autorités marocaines viennent d'annoncer le démantèlement d'une cellule de recrutement. Il est clair que sur le plan sécuritaire, ce qui se passe au Sahel nous interpelle. Sur le plan politique, ce nouveau défi renforce l'idée de l'ensemble maghrébin et remet donc à l'ordre du jour la normalisation avec Alger. C'est une nécessité que les gouvernants d'Alger doivent finir par admettre. Accroche : Le Maroc, bien que n'ayant pas de frontières avec le Mali, est concerné à plus d'un titre. D'abord parce que les réseaux narco-terroristes qui s'activent dans la région tentent de faire de notre pays un point de passage de la cocaïne. Ensuite parce que nos deux voisins, l'Algérie et la Mauritanie, sont directement concernés, comme on vient de le voir avec la prise d'otages perpétrée sur le sol algérien...