Par : M.Z En soumettant son Mémorandum au chef du gouvernement, le 3 janvier, le parti de l'Istiqlal officialise les revendications que ne cessait de répéter verbalement son secrétaire général. Ce document résume la vision du parti de la balance des vrais enjeux pour le pays. Pour l'Istiqlal, l'année 2013 sera marquée par l'aggravation de la crise économique, ce qui lui fait craindre des tensions sociales. Surtout que le pays doit connaître de multiples réformes dont celles de la Caisse de compensation et des régimes de retraite. D'où l'appel à «la réactivité avec les attentes des citoyens dans les domaines de l'emploi, la santé, l'enseignement, l'habitat, la vie digne, la levée de l'injustice et autres formes de mépris, la lutte contre la prévarication, l'éradication de l'économie de rente et des privilèges ». L'Istiqlal insiste aussi sur la mise en œuvre des dispositions de la nouvelle Constitution dans ses volets relatifs à la gouvernance et la citoyenneté. Cela devra se faire à travers « l'élaboration d'une charte de la majorité au sein d'un gouvernement transparent issu d'une majorité solidaire et homogène à même de garantir l'exécution des engagements pris dans le cadre des programmes électoraux ». Ce qui équivaudrait à remanier l'équipe au pouvoir, comme le réclame Hamid Chabat depuis son arrivée à la tête de son parti. L'Istiqlal veut aussi faire de la classe moyenne « la plus large base de la société ». Sur un autre registre, Chabat et les siens relèvent « un grand flou qui caractérise les priorités du gouvernement ». Lesquelles restent à leurs yeux « imprécises tant au niveau de chaque département isolément qu'à celui du gouvernement dans son ensemble ». Pour l'Istiqlal, le gouvernement doit en priorité, dans la conjoncture actuelle, parvenir à l'équilibre macroéconomique, évaluer les programmes d'emploi et soutenir les entreprises qui recrutent après la fin du stage. Autres enjeux mis en avant : le soutien de l'habitat destiné à la classe moyenne « à travers un projet réaliste et réalisable », l'appui du logement social à usage locatif et le traitement du problème des constructions menaçant ruine. L'Istiqlal plaide aussi pour l'élargissement de la couverture médicale aux indépendants, la révision des modalités de financement du Fonds de cohésion sociale, l'élaboration des programmes sectoriels chiffrés avec des délais d'exécution bien arrêtés, la mise en place de l'instance pour la parité et du Conseil consultatif de la jeunesse et de l'action associative... Au-delà de son ton revendicatif, le parti de la balance précise qu'il tient absolument à ce que ce gouvernement réussisse. « L'étape exige de notre pays de réaliser de nouveaux acquis sur la voie de la démocratie et du développement », lit-on dans son mémorandum. C'est ce qu'a répété Hamid Chabat lors de la conférence de presse qu'il a donnée le 3 janvier pour parler de ce document. L'Istiqlal somme d'ailleurs le gouvernement « de cesser de faire des parallèles irresponsables entre notre pays et ce qui se passe en Egypte et en Tunisie ».z Continuité ou rupture ? Pour Hamid Chabat et les siens, il ne fait aucun doute que le gouvernement actuel s'inscrit dans la continuité de son prédécesseur. « Nous considérons que plus de 70% des composantes du gouvernement (l'Istiqlal, le MP et le PPS) incarnent cette continuité », peut-on lire dans le mémorandum. Autre précision de taille apportée : « Tenter de présenter l'actuel gouvernement comme étant un gouvernement de rupture est totalement faux au regard des programmes et des politiques que l'actuel gouvernement continue d'exécuter et en l'absence de nouveaux programmes une année durant ».