Il a suffi, non pas d'un éditorial ou d'un point de vue, mais de la publication d'une information par « Al Ahdath Al Maghribia » concernant les mesures sanitaires pour le Ramadan, pour que se déclenche, à nouveau, l'hallali du terrorisme intellectuel islamiste. Le plus virulent étant un ancien cheikh, impliqué dans les attentats du 16 mai 2003. Notre groupe est coutumier de ces attaques indignes. Dès que l'un de nos journalistes émet un point de vue, le terrorisme intellectuel se met en branle. C'est la preuve matérielle que notre analyse est la bonne : ce courant de pensée n'est pas soluble en démocratie. Ce que ses adeptes veulent, c'est corseter la société, toute la société, au nom de leur absurde vision de l'islam. C'est le fascisme absolu. Rafiki, leur ancien codétenu, démonte très bien cette conception fascisante de la société et de l'interaction humaine. Croire qu'ils peuvent s'amender et participer, même de manière marginale au débat public est un leurre, à moins que cela ne cache du défaitisme. Le fascisme se combat sans aucune autre forme de dialogue possible. Les laisser faire croire qu'un prétendu magistère moral leur donne le droit de décider qui a droit à la parole et qui doit se taire, c'est leur concéder, sans combat, une influence sur la société. Ce n'est pas notre cas. Nos valeurs sont connues. Nous portons haut la démocratie, la tolérance, la liberté, l'égalité. Nous ne céderons jamais à ces fanatiques. D'ailleurs notre groupe est visé depuis plus d'une décennie, sans nous faire dévier de notre ligne. Le silence des intellectuels, des oulémas, nous inquiète plus. Il est de leur devoir de combattre ces idéologues de la haine. Parce qu'ils menacent les libertés, la cohésion sociale et alimentent le terrorisme. Mais aussi parce qu'ils sont des hérétiques très éloignés de l'islam marocain millénaire. Ce combat mérite d'être mené pour renforcer la construction démocratique et la modernisation de la société. Nous y prendrons notre part en permanence.