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Chiens dangereux, quel impact sur les propriétaires et les vendeurs ?
Publié dans L'observateur du Maroc le 31 - 03 - 2021

Dans un mémorandum diffusé auprès de ses services, la Direction générale de la sécurité nationale (DGSN) a donné des instructions strictes par rapport à l'application de la loi relative à la prévention et à la protection des personnes contre les dangers de chiens. Quel impact sur les propriétaires, les éleveurs et les vendeurs de chiens classés dangereux et quel sort réservé à ces derniers ? Le point
Par Hayat Kamal Idrissi
Pitbull, Staffordshire Bull Terrier, américain Staffordshire Bull Terrier, Mastiff, Boerboel ou Tosa inu... Si vous avez un chien ou plusieurs chiens de ces six races, c'est que vous enfreignez la loi et vous êtes passible d'une amende voire d'une peine de prison. C'est en fait le résumé de ce nouveau mémorandum de la DGSN qui spécifie les termes de la loi 56-12 relative à la prévention et à la protection des personnes contre les dangers de chiens.
Une loi datant de 2013
Contrairement à ce que certains croient et annoncent sur les réseaux sociaux ces derniers jours, cette loi n'est pas tout à fait nouvelle. Datant de 2013, la loi 56-12 a été promulguée par le dahir n° 1-13-69a et a été publiée dans le bulletin officiel en aout 2013. Elle est entrée en vigueur en 2018 et elle régit l'adoption, l'élevage et la revente de chiens jugés « dangereux ».
Selon l'article 3 de cette loi, la propriété, lé détention, la garde, la vente, l'achat, l'exportation, l'importation, l'élevage ou le dressage des ces catégories de chiens sont désormais interdits. Et toute personne propriétaire, détentrice ou gardienne de ce type de chien est punie de l'emprisonnement de deux à six mois et d'une amende de 5000 à 20000 dhs ou de l'une des deux peines, stipule l'article 9 de cette loi.
Loi ignorée
Des peines assez lourdes et que beaucoup de propriétaires et d'éleveurs ignoraient avant l'annonce du nouveau mémorandum de la DGSN ; spécifiant les races désignées comme féroces et représentant un danger potentiel pour l'Homme. « J'ai un pitbull femelle de trois ans que j'ai adopté alors qu'elle n'avait que deux mois. C'est comme une fille pour moi, elle est si gentille et elle est devenue carrément un membre de la famille. Cette loi est injuste ! On veut me priver de mon bébé. Comment je peux m'en séparer ? », nous livre Nayla Nassir, propriétaire d'une pitbull et membre en colère d'un groupe d'amateurs d'animaux. Un autre internaute exprime, impuissant, son désarroi. « Je préfère mourir plutôt que de leur livrer mon chien. Il m'est cher plus que tout au monde. C'est une grande aberration !!! », se révolte-t-il.


Sur ce groupe facebook, la colère gronde depuis quelques jours. Surpris par la nouvelle, les membres n'arrivent pas à accepter l'idée de désigner leurs compagnons comme des « agresseurs ». « Les chiens dont ils parlent sont ceux adoptés par des malfrats et des voleurs. Ils dressent leurs chiens de manière à les rendre agressifs et féroces. C'est la faute aux êtres humains et non pas à ces pauvres bêtes. Il ne faut surtout pas s'en prendre aux animaux », s'insurge de son côté Rokaya Loukili, présidente de l'association Adan Animals Tétouan, pour la protection des animaux.
Sort des chiens
S'inquiétant par rapport au sort réservé aux chiens jugés féroces, l'activiste en appelle les autorités à les confier à des associations de protection d'animaux. « S'il s'agit de chiens utilisés dans les agressions ou les combats ou autre. Sinon nous pensons qu'un chien « bien » élevé et aimé par son propriétaire et ayant tous ses papiers devrait rester dans son foyer. Car à ce que nous sachions, il n'y a pas de refuges adéquats pour les accueillir et en prendre soin », insiste Loukili. Cette dernière fait en effet allusion au triste sort réservé aux chiens errants et leur abatage inhumain qui est désormais interdit par le ministère de l'Intérieur.
Mais au-delà des liens affectifs et de la relation intimiste avec ces chiens, la chose prend des allures d'enjeu socio-économiques pour les éleveurs et autres revendeurs ayant fait de ces races leur fond de commerce. « J'élève trois couples de staff et un couple pitbull sur la terrasse de la maison de mes parents. En chômage pendant longtemps et grand amoureux de chiens, j'ai lancé mon commerce lorsque je me suis rendu compte que c'est une niche porteuse. Je gagne ma vie et celle de ma famille en revendant les chiots de mes chiens. Avec cette loi, c'est la faillite annoncée », nous confie, désespéré, Réda. B.


Capital en danger
Ce jeune revendeur casablancais installé à Derb Kabir gagne assez bien sa vie grâce à son « capital » animalier. Tout comme lui, plusieurs jeunes de quartiers populaires ont investit ce créneaux porteur pour échapper à leur chômage chronique. « Surtout avec l'engouement grandissant pour l'adoption d'animaux et de chiens de race en particulier, c'est devenu un commerce juteux » nous explique de son côté Youssef. M qui lui a opté pour un petit élevage plus organisé à Dar Bouaza.
Pitbull, Staff, Cane Corso, Labrador, Dog argentin... Youssef affirme que ces races là sont particulièrement demandées et génèrent surtout une bonne marge de gain. « Mais après cette annonce d'interdiction, on nous condamne au chômage et à la pauvreté. La loi devrait être plus précise et faire la distinction entre les malfrats utilisant ces chiens à des fins criminels ou pour des combats illégaux et les propriétaires et les éleveurs qui sont surtout animés par la passion ou veulent juste gagner dignement leur vie », s'insurge le jeune éleveur.
Rappelons que selon l'article 20 de la loi 56-12, les chiens jugés dangereux doivent être remis aux services communaux vétérinaires compétents dans un délai ne dépassant pas un mois de la date de publication dans le bulletin officiel de cette loi. D'après Azouz Awane, président de l'association Najwa des victimes de chiens (ANVC), ils sont 11.000 cas de morsures par an au Maroc. Considérés comme une véritable menace pour la sécurité publique par l'ANVC, ils sont souvent utilisés à des fins illégales telles que les agressions, vols, viols et autres combats et même pour se protéger contre la police pour certains dealers, affirme-t-on auprès de l'association.


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