Les Etats-Unis réitèrent leur soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara    Abdelouafi Laftit reçoit à Rabat son homologue gambien    Tindouf : L'armée algérienne tue au moins deux chercheurs d'or sahraouis    Niger. Le haoussa est désormais langue nationale    [Vidéo] Le GIMA salue la posture du Maroc sur la scène diplomatique africaine    Au grand dam du Polisario et de l'Algérie, l'administration Trump réaffirme la marocanité du Sahara    Rabat : Abdelouafi Laftit reçoit son homologue gambien    Coopération. L'Ethiopie et l'Ouganda renforcent leurs liens    Tanzanie. La croissance plus forte que prévu    Comment Inwi accompagne l'évolution des usages numériques au Maroc    Cyberattaque inédite au Maroc : des hackers algériens dévoilent des données sensibles de la CNSS et du ministère de l'Emploi    Cours des devises du mercredi 09 avril 2025    Réseau électrique : trois centrales thermiques au gaz naturel d'ici 2026    Le Canada imposera à partir de mercredi des droits de douane de 25% sur les véhicules américains    Influenceurs ou journalistes : qui façonne l'opinion publique au Maroc ?    Microsoft licencie Ibtihal Aboussad après son indignation du rôle de l'IA à Gaza    Parlement : Des partis de l'opposition demandent une séance de solidarité avec la Palestine    France : Rachida Dati épinglée pour 420 000 euros non déclarés    Hajj: L'Arabie saoudite met en garde contre les annonces trompeuses    WFS Rabat 2025: Le Mondial-2030 s'inscrit dans une dynamique de développement alliant l'économique et le social    Grand Prix Hassan II : Luciano Darderi sacré champion de la 39e édition    Salé : Cérémonie en l'honneur des médaillées marocaines aux Mondiaux de boxe en Serbie    Moroccan female boxers celebrated for World Championship success in Serbia    CAN U17 : quatre joueurs marocains dans l'équipe-type de la phase de groupes    Jeep® Maroc – Rallye Aïcha des Gazelles 2025 : L'aventure féminine au cœur du désert    Sáhara: Argelia y el Polisario reaccionan al apoyo de la administración Trump a Marruecos    Marrakech : La mise en cause dans l'affaire Salma arrêtée après de nouvelles menaces    Cyberattacks : The new frontline in the Morocco-Algeria rivalry    Génie génétique. Le loup géant renait après 13.000 ans d'extinction    Accidents de la circulation : 33 morts et 3.059 blessés en périmètre urbain durant la semaine dernière    Températures prévues pour le jeudi 10 avril 2025    Santé: Certains mélanges d'additifs alimentaires présentent un risque accru de diabète de type 2    Warner Music MENA signe trois figures majeures de la scène urbaine marocaine : Dizzy DROS, Snor et Kouz1    Warner Music MENA boosts Moroccan rap scene with Dizzy DROS, Snor, and Kouz1 signings    UNESCO: le Maroc a fait de la richesse de sa diversité « le réacteur central » de son évolution et de sa modernité sociale    L'Académie du Royaume du Maroc organise un colloque sur l'exil en littérature    Les Etats-Unis réaffirment la souveraineté du Maroc sur son Sahara occidental    République du Sud de l'Algérie : Un long combat pour l'indépendance et la libération    La Chine critique l'escalade tarifaire de Washington et appelle à un commerce équitable fondé sur la coopération    Rencontre diplomatique de haut niveau à Washington : Nasser Bourita rencontre son homologue américain Marco Rubio    Pour le DG du Festival du Livre de Paris, le Maroc est un « acteur majeur » de l'édition en Afrique    Wydad-Raja : La date et l'heure du derby casablancais dévoilées    L'Algérie accusée de vouloir annexer le nord du Mali    DGAPR : Fin de l'introduction des paniers de provisions après des cas de trafic    LdC : Le Real Madrid de Diaz face à Arsenal, duel entre le Bayern et l'Inter    Siel : 775 exposants pour la 30e édition    Parution : Abdelhak Najib signe des «Réflexions sur le cinéma marocain»    Escapades printanières : Le Maroc, destination incontournable des Français    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Une femme sur trois est victime de violence
Publié dans L'observateur du Maroc le 11 - 03 - 2021

Un tiers des femmes dans le monde sont victimes de violences physiques et sexuelles. Le dernier rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est sans appel : La pandémie n'arrange nullement les choses. Pire, elle donne lieu à une autre pandémie parallèle.
Par Hayat Kamal Idrissi
« La violence à l'égard des femmes reste terriblement omniprésente et débute très tôt dans la vie d'une femme », c'est en ces termes que les auteurs du dernier rapport de l'OMS sur la violence contre les femmes commentent leurs données alarmantes. Au cours de sa vie, une femme sur trois est victime de violence physique ou sexuelle de la part d'un partenaire intime ou de violence sexuelle de la part de quelqu'un d'autre que son partenaire, soit environ 736 millions de femmes à travers le monde.

Violence précoce

Enorme ? Ces chiffres sont certes alarmants mais pire que l'ampleur du phénomène, le profil de ses victimes. De plus en plus jeunes, les femmes violentées commencent à subir leur calvaire assez tôt. D'après le rapport de l'OMS rendu public au lendemain de la journée internationale des droits des femmes, une jeune femme ( âgée de 15 à 24 ans ) sur quatre ayant eu une relation de couple aura déjà été victime de violence de la part d'un partenaire intime lorsqu'elle atteint l'âge de 25 ans.
Les agressions exercées par un partenaire intime est de loin la forme la plus répandue de violence à l'égard des femmes dans le monde. Ce type de violence touche environ 641 millions de femmes. Toutefois, 6 % des femmes dans le monde déclarent avoir été agressées sexuellement par quelqu'un d'autre que leur mari ou leur partenaire. « Compte tenu des niveaux élevés de stigmatisation et de sous-déclaration des abus sexuels, le chiffre réel est sans doute beaucoup plus élevé », notent les auteurs du rapport.

Covid-19, facteur aggravant

«La violence contre les femmes est un mal endémique dans tous les pays et toutes les cultures, faisant du mal à des millions de femmes et à leur famille», déplore Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS. Un état de lieu que la pandémie et la crise sanitaire ont aggravé davantage. En forçant des centaines de millions de gens à se confiner et en provoquant une crise économique étouffante au niveau mondial, la pandémie a négativement impacté les relations et les liens sociaux. Les foyers sont devenus ainsi le théâtre d'une violence domestique de plus en plus aggravée, comme le soutient Claudia Garcia-Moreno, co-auteur du rapport.


Rappelons que ce nouveau rapport présente les données de la plus grande étude jamais réalisée sur la prévalence de la violence à l'égard des femmes. Cette dernière a été conduite par l'OMS pour un groupe de travail spécial des Nations Unies. S'appuyant sur les données de 2000 à 2018, elle met à jour les estimations précédentes publiées en 2013. Bien que les chiffres révèlent des taux déjà alarmants de violence à l'égard des femmes et des filles, ils ne reflètent pas toute l'ampleur et l'impact assez actuel de la pandémie du Covid-19. Toutefois, l'OMS et ses partenaires alertent par rapport à « l'exposition accrue des femmes à la violence à cause des mesures liées à la pandémie telles le confinement et les perturbations des services de soutien essentiels », soutient le rapport.

Inégalités tenaces

« Nous savons que les multiples conséquences du Covid-19 ont déclenché une « pandémie occultée » de violence accrue contre les femmes et les filles », déclare Phumzile Mlambo-Ngcuka, directrice exécutive d'ONU-Femme en appelant les gouvernements « à prendre des mesures fortes et énergiques pour y remédier ». La responsable onusienne explique d'ailleurs que malgré l'augmentation phénoménale des signalements de violence exercée par le partenaire intime durant la dernière année, le plein impact de la pandémie sur la prévalence ne sera établi qu'après la reprise des enquêtes dans les quatre coins du monde.
Ceci dit, le rapport dresse une cartographie de la violence qui montre, une fois encore, que la violence touche de manière disproportionnée les femmes vivant dans les pays à revenu faible ou à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. On estime que 37 % des femmes vivant dans les pays les plus pauvres ont été victimes de violence physique et/ou sexuelle de la part d'un partenaire intime au cours de leur vie. Dans certains pays, cette prévalence s'élève à une femme sur deux. En tête du classement, les régions de l'Océanie ( 51% Mélanésie, 41 % Micronésie, 39 % Polynésie), l'Asie du Sud ( 35%) et l'Afrique subsaharienne ( 33% ) affichent les taux de prévalence les plus élevés. En quatrième position arrive l'Afrique du nord avec 30 %. Tandis que les taux les plus bas sont constatés en Europe ( de 16 à 23%), en Asie centrale ( 18 %), en Asie de l'Est ( 20 % ) et en Asie du Sud-Est ( 21 % ).
Au Maroc

Une rencontre, organisée en décembre dernier par l'association Jossour sous la thématique « Quelles sont les mesures prises pour lutter contre la violence à l'égard des femmes pendant la pandémie du Covid-19 ? » a dévoilé une situation très critique, au lendemain du déclenchement de la pandémie. Pire que la précarité économique liée à la crise sanitaire, la violence physique et psychique se sont avérées les pires ennemies des femmes marocaines durant cette période critique.


« Aujourd'hui, les lacunes de la loi 103.13 pèsent lourd sur la condition féminine parce qu'elle ne protège pas la femme dans l'espace privé. Alors que les violences subites par les femmes pendant le confinement et durant l'Etat d'urgence sanitaire se passent en général dans les foyers », note Oumayma Achour, présidente de Joussour. D'après une étude menée par l'ONG, le confinement a été vécu comme un véritable clavaire pour un grand nombre de femmes.
« De nombreuses familles ont vécu un déchirement social empreint de violence liée essentiellement au sentiment d'insécurité et de doute par rapport à l'avenir et l'instabilité socio-économique », notent les initiateurs de l'étude. Ces derniers évoquent les femmes qui ont dû démissionner et sacrifier leur carrière professionnelle pour pouvoir gérer leurs responsabilités familiales. Un autre type de violence subie par les femmes. « D'où la nécessité d'instaurer la culture du partage de responsabilités familiales. C'est d'ailleurs l'occasion de construire une société juste et égalitaire pour un meilleur Maroc post-coronavirus », soutient Achour.
Rappelons que la violence peut avoir un impact néfaste sur la santé physique et mentale et le bien-être d'une femme tout au long de sa vie. Elle est associée à un risque accru de traumatismes, de dépression, de troubles anxieux, de grossesses non planifiées, d'infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH, et de nombreux autres problèmes de santé. « Elle a des répercussions sur la société dans son ensemble et des coûts énormes, ce qui a une incidence sur les budgets nationaux et le développement global », conclut le rapport.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.