Un tiers des femmes dans le monde sont victimes de violences physiques, notamment sexuelles, a mis en garde l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et la pandémie ne fait qu'aggraver les choses. Quelque 736 millions d'adolescentes et de femmes de 15 ans et plus ont ainsi été agressées, le plus souvent par leur partenaire, souligne l'OMS dans un nouveau rapport rendu public au lendemain de la journée internationale des droits des femmes. « La violence contre les femmes est un mal endémique dans tous les pays et toutes les cultures, faisant du mal à des millions de femmes et à leur famille », a dénoncé Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'OMS. Même si, pour l'heure, les données solides manquent, il est clair que la pandémie sévissant depuis plus d'un an, qui a forcé des centaines de millions de gens à se confiner et a provoqué une crise économique mondiale, a clairement un impact négatif, a souligné, la docteure Claudia Garcia-Moreno, une des coauteures du rapport. Selon l'OMS et ses partenaires, cette violence commence tôt : une jeune femme sur quatre, âgée de 15 à 24 ans, ayant eu une relation de couple aura déjà été victime de violence de la part d'un partenaire intime lorsqu'elle atteint l'âge de 25 ans. La violence exercée par un partenaire intime est de loin la forme la plus répandue de violence à l'égard des femmes dans le monde (touchant environ 641 millions de personnes). Toutefois, 6% des femmes dans le monde déclarent avoir été agressées sexuellement par quelqu'un d'autre que leur mari ou leur partenaire. Compte tenu des niveaux élevés de stigmatisation et de sous-déclaration des abus sexuels, le chiffre réel est sans doute beaucoup plus élevé, indique le rapport. Le rapport présente les données de la plus grande étude jamais réalisée sur la prévalence de la violence à l'égard des femmes, une étude conduite par l'OMS pour un groupe de travail spécial des Nations Unies, qui s'appuie sur les données de 2000 à 2018 et met à jour les estimations précédentes publiées en 2013. Bien que les chiffres révèlent des taux déjà alarmants de violence à l'égard des femmes et des filles, ils ne reflètent pas l'impact toujours actuel de la pandémie de Covid-19, affirment les auteurs du rapport.