Le parlement tunisien est en ébullition en ce moment, et l'affaire est très intéressante comme exercice démocratique. Selon notre confrère tunisien Réalités online, une motion de destitution du président de Assemblée des Représentants du Peuple, l'ismlamiste des frères musulmans, Rached Ghannouchi, a recueilli l'approbation de 103 députés. Très proche de la majorité absolue de 109 voix. Sentant le danger, les membres du parti de Ghannouchi, Ennahda, préparent déjà la riposte. Mais dans le rue, où ils comptent organiser un rassemblement populaire. Censé être l'émanation des bases, il n'en demeure pas moins que cette manifestation sent fort la manigance du parti islamiste, auquel les Tunisiens reprochent tous les maux du pays. Rached Ghannouchi et son parti ont sorti ces derniers jours une idée qui montre à quel point ils détestent le Maroc. Ils proposent une union maghrébine mais entre la Tunisie, l'Algérie et la Libye. Donc sans le Maroc. Evidemment, le Maroc dira que tant que des partis comme Ennahda continuent à sévir dans la région, il vaut mieux fermer portes et fenêtres et augmenter le son de la chaîne stéréo. Ghannouchi a certainement oublié l'acte du Roi du Maroc. Mohammed VI s'était rendu en Tunisie et s'était promené comme un simple touriste dans ses rues au moment où le pays était considéré comme la place à ne surtout pas visiter à cause des actes terroristes qui venaient d'être commis. On comprend pourquoi les Tunisiens expriment de plus en plus leur nostalgie des temps de Bourguiba.