La ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni a été élue de justesse chef du parti Kadima (centre) mercredi en remplacement d'Ehud Olmert, a indiqué la commission centrale électorale, citée par la Radio publique. Livni a obtenu 43,1% des suffrages exprimés contre 42% pour son concurrent, le ministre des Transports Shaul Mofaz, soit 431 voix d'avance. Cet écart est largement inférieur à celui qu'avaient prévu les trois chaînes de télévision mercredi soir qui avaient fait état d'un avantage de plus de 10 points pour Tzipi Livni. Pour pouvoir être élu au premier tour, le vainqueur devaient dépasser 40% des suffrages exprimés parmi les 74.000 membres du parti. Tzipi Livni est née à Tel Aviv le 5 juillet 1958 et y vit toujours. Elle est mariée et mère de deux enfants. Elle est la fille de Eitan Livni, un immigré d'origine polonaise, qui fut directeur des opérations de l'Irgoun et organisa à ce titre l'attentat contre le siège de l'administration britannique, situé dans l'hôtel King David en 1946 et fut membre du Likoud et parlementaire. Sa mère Sara Rosenberg fut également membre de l'Irgoun. Elle a été lieutenant dans l'armée et a travaillé quatre ans au Mossad au début des années 1980. Selon d'anciens collègues, elle était membre de l'unité d'assassinat de terroristes palestiniens du service (Kidon). Tzipi Livni est diplomée de la faculté de droit de Bar Ilan, et a exercé en tant que juriste, spécialisée dans le droit public et commercial. Livni a soutenu le plan de désengagement des territoires occupés d'Ariel Sharon et s'est impliquée fortement pour que ce plan soit approuvé par la Knesset, notamment en tentant une médiation avec les membres du parti opposés à cette opération. Elle est également considérée comme faisant partie des membres pacifiques du Likoud. Le 12 novembre 2005, elle est la première personnalité politique de droite à prendre la parole pendant la commémoration officielle des dix ans de l'assassinat d'Yitzhak Rabin. En novembre 2005, elle quitte le Likoud pour rejoindre Ariel Sharon dans son nouveau parti, Kadima. Le 1er décembre 2005, elle déclare que la barrière de séparation que construit l'?tat hébreu en Cisjordanie constituera la future frontière avec les Palestiniens : « On n'a pas besoin d'être un génie pour voir que cette barrière aura des implications sur la future frontière » [...] « Ce n'était pas la raison de son installation mais cette barrière pourrait avoir des implications politiques ». Le 5 janvier 2006, suite à l'hospitalisation du Premier ministre Ariel Sharon, elle déclare aux journalistes : « Nous prions pour Ariel Sharon, et je ferai personnellement tout mon possible pour aider le Premier ministre par intérim à assumer ses fonctions et à prendre les bonnes décisions », mettant fin en même temps aux rumeurs qui prétendaient qu'elle pourrait succéder à Sharon à la tête de la nouvelle formation Kadima. Elle est troisième parmi les têtes de liste du parti Kadima aux élections législatives israéliennes de 2006. Elle devient donc membre de la 17e Knesset après la victoire du parti aux élections. Tzipi Livni est la première membre d'un gouvernement israélien à faire la distinction entre les attaques palestiniennes visant des cibles militaires israéliennes et les attaques terroristes contre des civils. Elle déclare ainsi à la télévision américaine, le 28 mars 2006 : « Quelqu'un combattant des soldats israéliens est un ennemi et nous nous battrons en retour, mais je crois que cela ne corresponde pas à la définition du terrorisme, si la cible est un soldat. » Fin avril 2007, une version intérimaire du rapport Winograd qui analyse les raisons de l'échec israélien lors de l'attaque du Liban en 2006 est publié. Le rapport est très critique de la conduite du premier ministre par intérim Ehoud Olmert. Livni rencontre Olmert et lui demande de démissionner. Livni se déclare par contre opposée à des élections anticipées et elle affirme ne pas vouloir démissionner de son poste pour faire tomber le gouvernement. Elle se déclare par ailleurs prête à prendre le poste de premier ministre par intérim.