Viande, aliments de bétail, secteur laitier, BTP, bioénergie..., le Mali offre de nombreuses opportunités pour les exportateurs marocains. Eclairage. « Dans le contexte actuel et avec le potentiel qu'offre aujourd'hui la ZLECAF, les exportateurs marocains et les opérateurs maliens ont une opportunité intéressante de booster les échanges entre les deux pays et d'améliorer leurs scores respectifs ». C'est la conclusion principale d'un webinaire de la série « Doing business » organisé par l'Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX), en partenariat avec le cabinet Harvard Consulting. En 2019, le Mali était le 53ème marché d'exportation du Maroc avec 65,4 millions de dollars de biens et services exportés et le 104ème marché d'importations du Royaume avec 3,8 millions de dollars. Les exportations du Maroc vers le Mali couvrent plusieurs domaines d'activité. Les exportations d'équipements électriques s'élèvent à 19,9 millions de dollars et celles des chaussures à 6,8 millions de dollars. Le secteur des fruits et légumes frais exporte quant à lui pour 4,2 millions de dollars de marchandises. Pour les produits de la mer, les échanges s'élèvent à 3,5 millions de dollars. Les principales importations du Royaume en provenance du Mali concernent des fruits tels que les melons ou les citrons à hauteur de 3 millions de dollars. Au sein de la CEDEAO, le Mali représente 7,7% du total des exportations marocaines vers ce pays, ce qui en fait le 6ème client du Maroc dans la zone. Opportunités à saisir Les principales opportunités business au Mali se concentrent dans le secteur de l'élevage et du bétail. « Que ce soit le secteur de la viande, des aliments de bétail ou le secteur laitier, le BTP, la bioénergie..., tous pourraient être porteurs pour les exportateurs marocains », assure Philippe Cordier, fondateur de Ceemo, spécialisée dans le conseil et les services opérationnels en Afrique de l'Ouest qui ajoute que le secteur de l'agriculture est le premier pourvoyeur d'emplois au Mali avec 62,3% de l'emploi total, suivi des services (30,2%) et de l'industrie (7,6%). Selon l'ASMEX, le Mali est le plus gros producteur de bétail en Afrique de l'Ouest, avec 30% du bétail et une croissance annuelle de 3%. Le bétail malien se caractérise surtout par sa diversité génétique robuste. Après l'or et le coton, l'élevage est le troisième produit d'exportation. Les plus grands importateurs au Maghreb sont la Libye, l'Algérie et le Maroc. De nombreux accords de coopération bilatérale existent entre le Maroc et le Mali. Dans le cadre économique, il existe un accord relatif à l'encouragement et à la protection réciproque des investissements, une convention sur la non-double imposition, un accord de coopération dans le domaine de l'élevage, un accord relatif aux services aériens, un protocole de coopération industrielle ainsi qu'un protocole spécifique de coopération dans les domaines minier, pétrolier et gazier. Point de vigilance Un point de vigilance a été souligné lors de cette rencontre : le Mali compte un grand nombre d'entreprises informelles. «Ces entreprises ne s'enregistrent pas parce qu'elles ne connaissent pas la législation en vigueur, l'Etat ne s'intéresse pas non plus au secteur informel, ni pour lui procurer des débouchés, ni pour tenter d'intégrer es activités dans le dispositif officiel. Sur tous les marchés, il est possible que des opérateurs agissent sans être distinctement référencés », explique Cordier.