Face à la pénurie de certains médicaments sur le marché, beaucoup se sont convertis en vendeurs de médicaments sur les réseaux sociaux. Pourtant, c'est illégal. Les pharmaciens décident d'agir. Vendre des médicaments en ligne devient monnaie courante surtout, en cette période où de nombreux traitements sont introuvables en raison de la forte demande. La présidente du conseil régional des pharmaciens d'officine du Sud (CRPOS), Saadia Motaouakkil a adressé un courrier aux pharmaciens, membres du conseil, concernant cette pratique illégale. Pour elle, la publicité des médicaments et des produits pharmaceutiques est interdite par la loi 17-04. Pourtant, Selon Motaouakkil, de nombreuses vidéos et pages avec du contenu publicitaire pour certains médicaments circulent sur les réseaux sociaux. «Les auteurs de certaines vidéos sur youtube par exemple véhiculent de fausses informations et prodiguent des conseils pouvant mettre en danger la santé de nos concitoyens », alerte Motaouakkil qui ajoute « certains auteurs préconisent même un usage hors AMM de certaines spécialités pharmaceutiques». En effet, selon l'article 38 de la loi 17-04, « on entend par publicité pour les médicaments toute forme d'information y compris le démarchage, la prospection ou l'incitation qui vise à promouvoir la prescription, la délivrance, la vente ou la consommation de médicaments ». L'article 39 de la même loi ajoute que la publicité ne doit pas être trompeuse ni porter atteinte à la protection de la santé des personnes. Et d'après les dispositions de l'article 41, la publicité auprès du public pour un médicament n'est admise qu'à la condition que ce médicament ne soit pas soumis à prescription médicale, qu'il ne soit pas remboursable par les régimes d'assurance maladie ou que l'autorisation de mise sur le marché ne comporte pas de restrictions en matière de publicité auprès du public à raison d'un risque possible pour la santé publique. Par conséquent, Saadia Motaouakkil appelle les professionnels du secteur à faire circuler le courrier afin d'informer la profession sur l'éventuel danger de ce genre de pratiques frauduleuses sur la santé des patients, sur l'image de marque des pharmaciens et les sanctions envisagées. —