Depuis 2009, Nasser Larguet pilote l'Académie de football Mohamed VI, en passe de s'imposer comme un modèle de fonctionnement en Afrique et ailleurs. Découverte. (Photo Presse-Sports) Au départ, il n'y avait rien, que des arbres et une immense plaine à perte de vue, toute proche du centre technique national de la Maamora, qui abrite les Lions de l'Atlas. Et puis, Sa Majesté Mohamed VI s'est rapprochée de Nasser Larguet (photo Presse-Sports). Le plus Français des formateurs marocains, passé par Rouen, Cannes, Caen, Le Havre et Strasbourg - que de maisons reconnues en termes de formation - n'a pas hésité un instant. Pose de la première pierre, début 2008. Dix-huit mois plus tard, le joyau épuré est sorti de terre. Un immense espace ouvert dédié au football marocain, qui accueille actuellement 56 pensionnaires, dont les plus jeunes ont tout juste 13 ans et les plus vieux, 17. Le suivi scolaire et médical s'effectue sur place, et depuis l'an passé, l'Académie s'enorgueillit d'une douzaine d'internationaux. Ses premiers. «On a eu six joueurs U17 appelés en U20 qui ont remporté un tournoi arabe l'été dernier, et cinq autres appelés en U17», explique Nasser Larguet, concepteur et directeur de l'Académie. A ses côtés, une autre référence, Pascal Théault, l'ancien formateur de plusieurs générations de talent au Stade Malherbe de Caen, parti ensuite à l'ASEC d'Abidjan, dans la foulée de Jean-Marc Guillou. Thomas Pavillon (ex-PSG) et Romain Lacombe complètent l'encadrement technique, d'où émerge un certain Khalid Fouhami, l'ancien gardien de but de la sélection marocaine, en charge des portiers. Des visiteurs prestigieux L'Académie, qui se veut d'abord un lieu de vie, fonctionne grâce à un personnel nombreux et dévoué. Quatre-vingt personnes, dont une vingtaine d'enseignants, se relaient chaque jour. Les pensionnaires sont scolarisés cinq jours sur sept, et s'entraînent deux fois quotidiennement. L'Académie a déjà été visitée par Rémi Garde et les Girondins de Bordeaux de Jean Tigana. Elle a également vu passer les U17 français de Patrick Gonfalone. Elle s'apprête à accueillir des visiteurs venus de Lille, Montpellier, mais aussi de Manchester City. Pas d'équipe senior ici, mais quatre formations (U19, deux U17 et une U15) engagées au plus haut niveau national. Certains ont eu le bonheur, l'an passé, d'effectuer une tournée au Sénégal... où ils ont croisé leurs «cousins» de Diambars. La première promotion terminera sa formation à la fin de l'année scolaire 2011-12. Elle est déjà appelée à renforcer les rangs des clubs marocains. Et, à court et moyen termes, à s'inscrire dans la durée chez les sélections de jeunes. Une bonne nouvelle pour le Maroc, qui accueillera la CAN U17 en 2013, et la CAN des grands deux ans plus tard. A tous ceux qui continuent de croire que le continent africain est un désert sur le plan de la formation, l'Académie oppose un formidable démenti : l'outil dont disposent les jeunes Marocains est somptueux mais fonctionnel avant tout : un terrain couvert, quatre terrains extérieurs (un gazon, deux synthétiques, un stabilisé), mais aussi un terrain de beach soccer, un espace coordination motricité et une surface dédiée au travail des gardiens. C'est sûr, l'avenir du foot marocain passe par ce modèle. Frank Simon, à Rabat Suivant