Ayant débuté sa carrière professionnelle il y a maintenant plus de 12 ans, Youssouf Hadji a connu un parcours riche dans l'Hexagone. Mais à maintenant 31 ans, l'attaquant de Nancy pourrait bien profiter du mercato estival pour voguer vers d'autres horizons. Pour Foot Mercato, le joueur fait le point sur sa saison, et évoque donc la question de son avenir. Foot Mercato : Tout d'abord Youssouf, comment allez-vous ? YH: Et bien écoutez, ça va bien. J'ai passé une IRM et les résultats sont plus que bons. Ça va donc beaucoup mieux merci. FM : Le fait d'être éloigné des terrains a-t-il été difficile à vivre ? YH : C'est vrai que ça a été un peu difficile. Avant ça, j'avais loupé le grand choc contre l'Algérie. Une période de blessure, c'est toujours difficile à vivre. Mais bon, j'ai pris mon mal en patience. Je n'en ai pas eu pour longtemps, j'en ai donc profité pour faire de l'entretien musculaire. FM : Comment avez-vous vécu cette saison assez difficile, avec notamment un démarrage compliqué ? YH : C'était d'autant plus frustrant pour moi que j'étais suspendu. J'avais cette suspension de 6 mois qui m'avait énormément perturbé. Je voyais les matches des tribunes ou devant mon écran et c'est vrai que ce n'était pas évident. Mais on a quand même réussi à faire de belles choses, on a super bien fini l'année. Malheureusement, à la reprise ça a été compliqué. Là, on revient bien. On sait qu'on peut faire de belles choses. Maintenant, il faut essayer d'être le plus constant possible et déjà de se maintenir le plus rapidement possible. Cette année, ça va se jouer jusqu'aux derniers instants du championnat. FM : Comment expliquez-vous cette configuration, avec par exemple seulement 6 points de différence entre le dix-huitième Caen et le dixième Bordeaux ? YH : Dans tous les clubs, il doit y avoir entre 25 et 30 joueurs sous contrat. Et forcément, on retrouve des supers joueurs un peu partout, même dans les soi-disant petits clubs. On sait que tout le monde peut battre tout le monde. C'est ça qui fait que ce championnat est très serré. Avant, on avait tous les meilleurs joueurs à Lyon. Il n'y avait pas photo, Lyon était pratiquement champion au mois de mars. Là, ce n'est plus du tout le cas et je pense que les amoureux du football ne peuvent qu'apprécier. FM : La pelouse synthétique installée au Stade Marcel-Picot a énormément fait jaser. Vous, en tant que joueur, qu'en pensez-vous ? YH : C'est différent. On a eu quelques soucis en début de saison, on a eu un petit peu de mal. Mais je pense que là on a réussi à régler ça. On gagne des matches alors qu'avant on avait du mal à prendre un point sur cette pelouse. Là, ça va beaucoup mieux, on s'est adapté à cette pelouse. FM : Pablo Correa a assuré qu'il quitterait Nancy cet été. Est-ce que cette annonce peut provoquer une sorte d'union sacrée, pour permettre au coach de partir sur une bonne note ? YH : J'ai passé bien des années avec lui, j'ai même joué avec lui. Il a fait de grandes choses dans ce club. Forcément, on ne peut pas rester insensible. Mais on a un objectif commun qui est le maintien, donc on va rester sérieux jusqu'à la fin de la saison comme ça le coach pourra partir la tête haute. Il aura laissé le club en Ligue 1. FM : Outre l'ambition du maintien, vous êtes-vous fixé un objectif en termes de buts inscrits ? YH : C'est vrai qu'avec le peu de matches que j'ai pu jouer, j'aimerais atteindre la barre des 10 buts. Avec tous les pépins personnels que j'ai eu, ce serait pas mal. Retour sur son mercato FM : Votre nom a circulé du côté de Monaco et du Qatar cet hiver. Une situation que l'on devine peu évidente à gérer... YH : Oui, ce n'est pas évident de gérer ce genre de situations. On essaye de rester concentrer sur le football, sur le terrain mais à chaque fin d'entraînement, on a des discussions téléphoniques par rapport à ça. Je pense que j'avais de bonnes opportunités, mais on devait finir ce qu'on avait commencé avec le club. J'ai laissé passer de très bonnes opportunités mais je me sens bien ici. Ce n'était vraiment pas un handicap de rester six mois de plus. FM : Où en étaient les contacts ? YH : Avec Monaco, je ne sais pas trop. Le club avait fixé une indemnité de transfert très élevée, ça avait freiné beaucoup de monde. Mais il y a eu des discussions, ça aurait pu se concrétiser au Qatar. Mais ça ne s'est pas fait, le club avait encore besoin de moi. FM : Avez-vous été frustré par la gourmandise du club et cette indemnité de transfert fixée à 7 M€ ? YH : Non, je l'ai bien pris. Ça se passe super bien avec le président. J'ai vraiment vu les intérêts du club avant les miens. Je dois beaucoup au club, je dois beaucoup au président. C'est pour ça que je n'ai pas cherché les complications. Je me sens bien ici, j'ai le brassard de capitaine... Je n'ai donc pas cherché à polémiquer. On est entre hommes de parole avec le président. J'ai dû rester et je ne le regrette vraiment pas. FM : Si vous avez accepté de rester cet hiver, songez-vous en revanche à partir cet été ? YH : Il y avait aussi cette condition, à savoir que j'aidais le club à se maintenir et qu'à la fin de la saison le président me donnerait un bon de sortie. S'il y a de bonnes opportunités, il y a de grandes chances que je parte. Je suis vraiment sur le départ. FM : Des contacts ont-ils déjà été noués avec certains clubs ? YH : Pas pour l'instant. Je n'ai vraiment aucun contact. Je laisse mon manager gérer, il est encore tôt pour parler de ça. Avant que je pense à partir, il faut déjà que l'on soit maintenu. Je pense donc d'abord au maintien. FM : Après avoir écumé les pelouses de Ligue 1, préféreriez-vous aller à l'étranger ? YH : Oui, pourquoi pas. Mais s'il y a quelque chose d"intéressant en France, pourquoi pas aussi. Mais c'est vrai que voir ailleurs, ça me tenterait bien. Comme tout le monde, l'Angleterre, l'Espagne, l'Italie et l'Allemagne me plaisent. Mais tout dépendra des opportunités. FM : Vous auriez pu aller au Qatar. Ce challenge vous intéresse-t-il toujours ? YH : Là, c'est plus pour l'aspect financier. Au mois de janvier, j'ai eu une proposition très difficile à refuser. Il faudra peser le pour et le contre. Mais pour une destination comme celle-là, c'est le côté financier qui prime. Son avis sur la sélection du Maroc FM : Vous parliez plus tôt dans cet entretien du choc Algérie-Maroc, comment avez-vous vécu cette rencontre ? YH : Quand on est devant son poste de télévision, c'est frustrant. On a l'impression d'être inutile ou presque. On aime être sur le terrain. En plus, la défaite n'arrange rien. Mais bon, on a un match retour et j'ai aussi avant ça beaucoup de matches à jouer avec mon club. FM : Après plusieurs années difficiles, le Maroc revient bien. Comment expliquez-vous ce renouveau ? YH : Il y a une super génération qui arrive, avec de supers bons joueurs mais aussi quelques anciens en place. Ça marche bien, on s'entend bien. Et l'arrivée du coach Gerets a changé beaucoup de choses. C'est beaucoup plus sérieux maintenant et ça se voit sur le terrain. On a un bon travail à faire. On l'a d'ailleurs bien commencé, à nous de le continuer et de le faire jusqu'au bout. FM : Qu'a apporté concrètement Erik Gerets ? YH : Tout simplement du professionnalisme. C'est ce qui nous a fait défaut auparavant. On respecte les règles, on est rigoureux. C'est un coach qui, là-dessus, ne laisse rien passer. Et je pense que c'est ce qui nous manquait.