Ponctuel, et pas encore une seule fois en retard cette saison, Ismaël Azzaoui accumule les bons points. C'est cela, en plus de ses bonnes performances répétées aux entraînements, qui lui a offert ses deux premières entrées au jeu. La dernière en date ? Six minutes contre le Bayern Munich le 27 février dernier. Rien que ça. " Avec le fait d'être repris pour la Ligue des Champions quelques jours plus tôt, je crois que c'est la première fois que je me suis un peu rendu compte de ce qui m'arrivait. J'ai eu des frissons, je me suis dit que c'était ma vie que j'étais en train de vivre. En quelques semaines, je suis passé d'un match contre le Bayern à FIFA 16 à une réelle poignée de main avec Pep Guardiola qui me félicitait pour ma montée au jeu. " Le sourire est sincère, presque touchant. Il appartient à un gamin qui est en train, petit à petit, de voir sa vie d'adulte ressembler à celle dont il rêvait enfant. Cette montée au jeu contre le Bayern Munich, Ismaël ne veut pas l'oublier. Pas déjà. " Je me suis retourné, j'ai vu Robben. Je tourne la tête, je vois Ribéry, Coman, Douglas Costa, Xabi Alonso, Lewandowski, Müller, là, je me suis dit : " Waw, c'est un truc de ouf ! ". Derrière les frissons et les dingueries, il y a aussi et forcément la peur rationnelle de mal faire et le sentiment de ne pas être à sa place. " On ne va pas se mentir, je n'ai pas dormi des masses avant le match contre le Bayern. Je ne m'attendais pas à rentrer, mais je me disais que si c'était le cas, il allait falloir que j'assure. " Alors quand son coach Dieter Hecking le prévient qu'il va rentrer, c'est forcément un choc. " Pendant que je me préparais, il est venu me voir pour me dire que mon défenseur (Juan Bernat, NDLR) avait déjà reçu un carton jaune, et qu'il fallait que je fasse en sorte de le provoquer balle au pied. " Au final, Ismaël aura plus couru derrière le ballon que réellement provoqué son adversaire direct. Sur sa seule possibilité de faire mal au défenseur espagnol, c'est Thiago Alcántara qui est venu le stopper dans son élan. Peu habitué à reluquer ses propres prestations après coup, Ismaël dérogera cette fois-ci à la règle. Plus pour définitivement enregistrer ce qui venait de se passer que par envie de se voir courir dans tous les sens. " C'est marrant parce que contre le Werder Brême, en novembre, j'avais joué quinze minutes. Je ne pense pas avoir perdu une balle. Je suis parti en contre, j'ai centré, je suis rentré dans le jeu, mais je n'ai jamais regardé les images. Mais il n'y a rien à faire : le Bayern Munich, c'est encore différent. "