Sondage Sunergia-L'Economiste : Imaginez un match des Lions de l'atlas dans un stade vide, sans aucun supporter dans les gradins. Bref, personne. Et bien, c'est ce sentiment de vide que révèle l'enquête Sunergia-L'Economiste sur les personnalités qui ont marqué la scène sportive en 2009. A la première place du palmarès de cette année, arrive Monsieur « Personne » avec 61 voix, soit 20% des personnes interrogées. Un désaveu qui témoigne d'une désaffection certaine pour le sport national, tant il est tombé bas ces dernières années. Pourtant en 2001, pour la même question concernant les sportifs, seuls 6% des Marocains s'étaient abstenus de répondre. Mieux, sept sportifs ont récolté plus de 10% des voix… Et les sportifs auraient battu les hommes politiques! Chez nous, le sport se résume au football et à l'athlétisme. Et quand ces deux disciplines sont malades, plus rien ne va. Néanmoins, il y a tout de même une personne qui tire son épingle du jeu, le seul d'ailleurs : Baddou Zaki. Le coach du Wydad de Casablanca pointe en deuxième position avec 18% des voix (56 citations seulement). Les hommes, les moins de 34 ans et les Casablancais sont les plus nombreux à porter Zaki sur la seconde marche du podium. Au-delà de son statut de coach du Wydad, Baddou Zaki, est encore bien présent dans les mémoires, grâce, notamment, à sa fabuleuse aventure avec les Lions de l'Atlas à la CAN 2004, et une finale perdue contre la Tunisie. Parce qu'après cet épisode, la gestion calamiteuse du football n'a fait que l'enliser davantage. Pour compléter le podium 2009, on retrouve, à égalité avec Baddou Zaki…. personne encore, du moins ceux qui ne se prononcent pas (NSP), 18% des voix. Dans le contexte actuel, NSP a du sens. La suite du classement 2009, n'est que révélateur du mal-être du sport national. Au pied du podium, on retrouve Marouane Chamakh. Le pensionnaire des Girondins de Bordeaux (1re division française) arrive loin derrière avec 20 voix, soit 6%. Aujourd'hui, ses performances avec Bordeaux font de lui l'un des rares attaquants les plus complets de la Ligue 1. En revanche avec l'équipe nationale, c'est la catastrophe. A défaut de participer à la CAN en janvier prochain, Chamakh se consolera avec une participation à la deuxième phase de la ligue des champions européenne. On retrouve Adil Taarabt et Youssouf Hadji, respectivement à la 6e et 10e place. A vingt ans, Adel Taarabt qui évolue au Queens Park Rangers, 2e division anglaise, représente à coup sûr l'avenir du football national. Ces qualités techniques ont conquis les supporters. Avec les déboires actuels de l'équipe nationale, la relève constituée par Taarabt notamment est une lueur d'espoir. De son côté, Youssouf Hadji est l'un des rares joueurs à avoir tenu son rang de cadre de l'équipe nationale durant ce passage à vide.