La finale de la CAN U17 opposera ce vendredi 19 mai à 21h TU le Maroc et le Sénégal. Une rencontre qui symbolise la mainmise de ces deux nations sur le foot africain qui ont érigé la formation en modèle. Il y a une sorte de logique à voir le Maroc et le Sénégal en finale de la CAN U17 tellement ces deux pays sont au cœur des plus grands exploits du foot africain ces dernières années. La demi-finale historique face à la France des Lions de l'Atlas lors de la Coupe du monde 2022 est encore fraîche dans les mémoires, tout comme le sacre du club de Wydad en Ligue des champions il y a moins d'un an. Le football marocain peut également se réjouir de la première qualification sa sélection féminine à la Coupe du monde 2023. Le Sénégal, lui, connaît une période faste depuis la victoire à la CAN 2022 de l'équipe A. Il y a eu ensuite le Chan en Algérie, puis la CAN U20 en Égypte. Nasser Larguet : « Pas une surprise » Des résultats qui restent le fruit d'une politique menée depuis quelque temps dans les deux pays. « La présence en finale de l'équipe du Maroc à la CAN U17 est tout sauf une surprise, affirme Nasser Larguet. C'est un travail commencé depuis 2007 et la mise en place de stratégies et objectifs de développement en accord avec la vision de sa majesté ». Ancien directeur des centres de formation de l'Olympique de Marseille et du Stade Malherbe de Caen, Larguet a supervisé la construction de l'Académie Mohamed VI à Rabat, devenue aujourd'hui le fleuron de la formation au Maroc. « On avait créé des structures à Marrakech, Tanger et Casablanca, avec des éducateurs locaux qui encadraient les enfants de 9 à 12 ans. On recrutait dans les tournois de quartier, les championnats de Ligue ou dans le sport scolaire », poursuit celui qui est désormais le Directeur technique national de l'Arabie saoudite. Au Sénégal, la révolution a été entamée il y a une vingtaine d'années avec la création de deux centres de formations, Diambars et Génération Foot, devenus locomotives du football des jeunes. Pas étonnant donc de retrouver sept pensionnaires de Génération Foot et six de Diambars dans la sélection des U17 ans dans cette CAN. « Ce n'est que le fruit d'un gros travail, explique Talla Fall, membre fondateur de Génération foot, aujourd'hui directeur de la communication et du marketing du centre. Nous avons des entraîneurs qualifiés qui s'occupent des jeunes, un environnement qui permet d'allier le football et les études. Tout est étudié, de la diététique au sommeil, tout est mis en place pour que nos jeunes joueurs puissent s'épanouir. » 1200 écoles de foot au Sénégal Mais pour un résultat à tous les niveaux, la création et le développement de centres de formation ont été accompagnés de la « structuration de la DTN », explique Nasser Larguet. « Il y a aussi la formation et le suivi pour les entraîneurs, l'accompagnement des clubs et des Ligues régionales et une stratégie de développement ». Tout cela doit passer entre de bonnes mains. Larguet cite Fouzi Lekjaa, président de Fédération royale marocaine de football et Hervé Renard, sélectionneur du Maroc de 2016 à 2019. L'arrivée de Walid Regragui à la tête des Lions de l'Atlas en 2022, a matérialisé tout ce travail fait en amont. Chez les Lions de la Téranga, le premier tournant a sans doute été la création du Centre Aldo Gentina en 1992, qui a sorti des Lions de la Génération 2002 comme Tony Sylva, Salif Diao, Moussa Ndiaye, Souleymane Camara. Aujourd'hui, le pays compte 1200 écoles de foot et des milliers de potentiels Sadio Mané. « On ne peut pas être bon dans le football de haut niveau si on ne sème pas la bonne graine, si on ne la laisse pas pousser et germer », rappelle Mbaye Diouf Dia, vice-président de la Fédération sénégalaise de football. Le Maroc et le Sénégal continuent de récolter leurs fruits et la moisson semble loin d'être terminée. (Source RFI)