Quelles sont les chances du Maroc? Qu'en est-il des affaires de dopage? Aziz Daouda, ancien directeur de la Fédération Royale Marocaine d'Athlétisme et actuel directeur technique à la Confédération Africaine d'Athlétisme, nous livre ses impressions à ce sujet. HuffPost Maroc: Quel regard portez-vous sur les 22 athlètes choisis pour les championnats du monde d'athlétisme à Pékin? Aziz Daouda: Le choix est simple et il a été fait selon les normes de l'IAAF. Ces 22 athlètes ont les compétences et les aptitudes requises pour participer à ces championnats du monde. Qu'en est-il des chances de médailles du Maroc à ces mondiaux de Pékin? Quand un athlète réalise les minimats pour les qualifications, on estime que ce dernier a le niveau pour passer les différentes étapes et atteindre la demi-finale et pourquoi pas la finale. Pour la finale, nous aurons 16 participants qui seront tous au même niveau donc susceptibles de finir sur le podium. Justement, pour vous, quel est l'athlète marocain qui a le plus de chance de remporter une médaille? L'athlète marocain qui semble être en mesure de décrocher une médaille à ces championnats est sans doute Abdelaati Iguider, sur l'épreuve du 1500 mètres (il était arrivé à la troisième place du podium lors des JO de Londres en 2012, ndlr). Mais je souhaite que les chances de médaille du Maroc ne soient pas monopolisées par une seule personne. Comme je l'ai dit, les athlètes qui participent à ces jeux sont capables de décrocher des médailles. En décembre 2014, des athlètes marocains avaient été cités dans une affaire de dopage révélée par le quotidien The Telegraph. La FRMA semble traîner cette affaire tel un boulet... Il faut rappeler avant tout que le dopage n'est pas propre au Maroc. Plusieurs pays ont par le passé été impliqués dans des affaires de dopage. Evidemment, c'est une pratique qui gangrène l'athlétisme et le sport en général, et que je déplore. Je voudrais préciser aussi les raisons pour lesquelles les athlètes se dopent. Ils le font d'abord pour une question de manque de confiance en soi, ensuite pour des raisons de manque de professionnalisme, et enfin parce qu'ils estiment ne pas être assez soutenus par les fédérations de leur pays. Une autre chose à savoir, c'est que d'après les statistiques, les athlètes dopés représentent une infime partie des sportifs. D'un point de vue général, comment se porte l'athlétisme au Maroc? Et comment voyez vous son avenir? L'athlétisme marocain, vous le savez, a obtenu de bons résultats par le passé. Les choses sont devenues plus compliquées ces dernières années mais je reste optimisme pour le futur, car le Maroc doit retrouver les bonnes performances qui lui ont permis d'inscrire son nom au palmarès de l'athlétisme mondial. Des actions ont-elles été menées en ce sens? Des initiatives ont été mise en place pour valoriser l'athlétisme au Maroc. Des pistes d'athlétisme ont été construites par exemple. C'est vrai que les résultats enregistrés ne sont pas encore à la hauteur des investissements consentis, mais comme je l'ai dit, je reste optimiste.