Les responsables de Qatar 2022 et M. Bin Hamman, banni à vie en 2011 pour avoir tenté d'acheter des voix alors qu'il était candidat contre Sepp Blatter pour prendre la tête de la FIFA, ont toujours vigoureusement démenti les accusations de corruption. Mais les documents du quotidien britannique semblent établir clairement que l'ancien vice-président, qui n'a pas souhaité commenté les informations du journal, a mené un intense lobbying au service de son pays, au moins un an avant la décision, en usant d'arguments sonnant et trébuchant auprès de hauts officiels de la FIFA. Créer une vague de sympathie Le Sunday Times explique que si la grande majorité des officiels arrosés n'a pas pris part au vote, l'objectif était de faire monter une vague de sympathie pour la candidature du Qatar et d'influencer les quatre représentants africains au Comité exécutif. Le journal ajoute que Bin Hamman a payé 305 000 euros pour la défense d'un autre membre du comité exécutif, le représentant de l'Océanie, Reynald Temari, dans le but de retarder sa procédure d'exclusion et la nomination de son remplaçant, favorable à la candidature australienne, stratégie qui a pu aussi influer sur le vote final. Ces révélations pourraient poser avec une nouvelle acuité la question que soulevait déjà France Football dans son dossier sur le "Qatar Gate" il y a dix-huit mois : le vote doit-il être annulé et la procédure d'attribution reprise à zéro ? Le 15 mai dernier, Sepp Blatter avait admis que l'attribution au Qatar était «une erreur». Le président de la FIFA avait notamment expliqué à la chaine suisse RTS : «C'était la volonté politique, aussi bien en France, qu'en Allemagne. (...) De grandes entreprises françaises et allemandes interviennent au Qatar, vous savez.»