Formé au Raja Casablanca, et prêté une saison à l'Ittihad Tanger, il commence à évoluer régulièrement dans son équipe d'origine à partir de 1997, où il est entraîné par un certain Vahid Halilhodzic. Au Raja, il enchaîne les titres de champion du Maroc, et gagne deux Ligues des champions africains. Début 2000, il participe à la Coupe du Monde des Clubs, et si son équipe perd tous ses matches, El Karkouri se distingue en effectuant une prestation solide face au Real Madrid, ponctuée d'un coup franc impressionnant sur la barre d'Iker Casillas. Le joueur ainsi mis en lumière est subitement convoité par plusieurs clubs européens… mais il avait signé un mois plus tôt un pré-contrat avec le Servette FC (Suisse), et devait rejoindre son nouveau club à l'issue de la compétition. Partenaire de longue date du club suisse, le PSG demande à se faire prêter El Karkouri quelques semaines, le temps qu'Okpara et Cesar reviennent. Le marocain marque d'emblée les esprits par son interview d'avant-match très particulière, demande à ce qu'on l'appelle « Talal », parle de lui à la troisième personne et annonce qu'il privilégiera toujours la relance propre au dégagement en catastrophe … Sur le terrain, sa première apparition est encourageante, même si le joueur s'avère justement ne pas être du genre à faire preuve de finesse sur la pelouse. El Karkouri enchaîne les rencontres en janvier, et son rendement est tellement satisfaisant que le PSG décide de l'acquérir définitivement. À leurs retours respectifs, Cesar et Okpara devront s'asseoir sur le banc, et certains experts jugeront la charnière Rabesandratana-El Karkouri, hyper-sécurisante. Talal devient ainsi vice-champion de France, et découvre les joies de la sélection marocaine. Titulaire au début de la saison suivante, il se fait petit à petit prendre sa place par Sylvain Distin. Il marque son premier but parisien sur coup franc face à Helsingborg, mais disparaît progressivement de l'équipe… jusqu'au retour de Luis Fernandez, qui le positionne stoppeur dans sa formation à cinq défenseurs. Malheureusement, lors du match très médiatisé du PSG à Istanbul face au Galatasaray, El Karkouri a le tort de commettre la faute qui provoque le penalty victorieux des stambouliotes. Ceci lui vaudra les critiques acerbes en direct de Jean-Michel Larqué sur TF1, qui en fera son souffre-douleur du soir. À partir de ce match, alors que les « à priori » à son égard étaient plutôt bons jusque-là, le joueur pâtira d'une réputation de joueur limité. Il commencera dans la foulée à se faire conspuer par le Parc des Princes et, en décembre, sera expulsé coup sur coup lors de deux rencontres à domicile. À l'ouverture du mercato hivernal, suite au recrutement de Vampeta, le PSG se retrouve avec un joueur extra-communautaire de trop. Il est donc suggéré à Talal d'aller se ressourcer en prêt : le défenseur part pour une demi-saison à l'Aris Salonique (Grèce), où il jouera une dizaine de rencontres.
Il n'entre pas dans les plans de Luis Fernandez, et assiste du banc de touche à la réussite de la charnière argentine Heinze-Pochettino . C'est à partir de la treizième journée qu'El Karkouri rejoue enfin pour Paris ; dès lors, il ne quittera que très peu l'équipe. Premier défenseur du banc à jouer en cas d'absence, même en tant qu'arrière droit en cas d'absence de Cristobal , il rend de précieux services à son club et dispute 16 rencontres. La saison suivante, il joue de plus en plus souvent, et marque même en championnat face à Lyon, lors de la rencontre qui sauve Fernandez du licenciement. Pourtant, peu de temps après, il est prêté pour six mois à Sunderland, où il joue finalement moins qu'à Paris. De retour à l'été 2003 pour sa dernière année de contrat, il retrouve son entraîneur du Raja Casablanca, Vahid Halilhodzic. Le Bosnien, s'il ne fait pas du marocain un titulaire, s'appuie tout de même très largement sur lui. Régulièrement titulaire, El Karkouri fait à nouveau de nombreuses piges, dès qu'il y a un blessé, un suspendu, ou une modification tactique, comme lorsque Mendy monte au milieu de terrain. À chacune de ses apparitions, l'ex-joueur du Raja se montre très solide, et il réalise finalement sa meilleure saison parisienne, mais aussi la plus dense avec 27 matches de championnats joués. Il est à nouveau vice-champion et gagne la coupe de France. Titulaire en finale face à Châteauroux, et se sachant sur le départ, il se distingue par ses propos : il s'en prend aux supporters et aux journalistes, considérant que c'est le racisme qui a provoqué les mauvaises critiques qu'il a subies durant son passage parisien. Triste fin. Libre, il s'engage à Charlton, tout juste promu en Premier League. Sa première saison est très bonne ; il marque notamment cinq fois, dont le plus beau but de son équipe cette saison-là, face à Arsenal. Son jeu très agressif plaît, et les supporters l'adoptent. Longtemps blessé lors de sa deuxième saison, il redevient ensuite titulaire en 2006/2007. Il est alors en plein cœur d'une polémique, puisque suite à une simulation de sa part, un adversaire est expulsé. El Karkouri est vivement critiqué dans les médias anglais. Très solide mentalement, le marocain n'y prête pas attention, et termine la saison sur de bonnes performances. Il ne peut toutefois pas empêcher la relégation de son équipe, et décide donc de tenter une nouvelle aventure : il signe en 2007 et évoluera durant quatre saisons au Qatar SC. Puis finira sa carrière à Umm Salal SC, autre club qatari. Sur le plan international, il a pris sa retraite en 2008. Le meilleur pour la fin, une petite déclaration de Talal durant sa longue carrière. Qu'Alain Delon ou Patrice Evra lisent cet article, ils se reconnaîtront dans la subtile utilisation de la 3ème personne pour parler de soi. Sifflé par le Parc des Princes face au Rapid Vienne en octobre 2001, El Karkouri s'interroge dans le Parisien : « Je ne comprends pas pourquoi le public me siffle. Je reste calme, mais ça fait mal au cœur. Je suis chez moi, sur mon terrain… Je n'avais pas joué depuis longtemps avant ce match PSG 4-0 Rapid Vienne, il fallait montrer que Talal est là ». Enorme.