L'homme de tous les records Lors de l'Assemblée Générale dans les bureaux du club wydadi, la décision de hausser le montant de l'adhésion de 5000 dirhams à 10 000 puis à 20 000 dirhams, a abaissé de manière très importante le nombre d'adhérents dans le stade. Fin stratège, il a réussi à contrôler toutes les structures du WAC. Il devient président de la section football et du Comité directeur qui coordonne l'ensemble des sections du club. Le WAC depuis 2007, c'est Akram. Ses sorties médiatique sont rares. L'homme fort du WAC est peu à l'aise face aux médias, il dit préférer travailler dans l'ombre. S'il n'a à son actif qu'un bien solitaire titre de champion depuis 2007, il peut s'enorgueillir d'avoir bouleversé coutumes non seulement de son club mais aussi celles du football national. Akram investit dans l'image du club. Aux yeux des supporters marocains, le WAC offre les meilleures conditions salariales et sociales pour les joueurs et les entraîneurs. Le salaire moyen des joueurs est de 12 000 dirhams avec des pics de 45 000 dirhams pour les vedettes de l'équipe. Le record du club, c'est d'avoir payé grassement Badou Zaki de 2008 à 2010. Son salaire était estimé à 200 000 dirhams par mois. Record national. «Akramovich». Depuis son arrivée au WAC, Akram cultive l'image d'un président très dépensier sur le marché des transferts. Sa première saison, le club réalise un des plus gros marché de l'histoire du football national. Suite à ce recrutement, les supporters wydadi le comparent avec Roman Abramovich, le richissime magnat russe, propriétaire du club anglais de Chelsea. Tout au long des de ses saisons à la tête du club, il n'hésite pas à y aller de sa poche pour assurer des liquidés au club et payer les frais de fonctionnement et les salaires des joueurs. Lors du déplacement du WAC à Lubumbashi en République Démocratique du Congo pour jouer contre le TP Mazembe en mai, le club se permet le luxe de louer un avion pour un vol direct Casa-Lubumbashi. Coût de l'opération : 1 million de dirhams, du jamais vu dans l'histoire du foot marocain. «La générosité» de Mr. Président s'explique aussi par le fait que le premier prestataire de services du club n'est nul autre que Plein ciel, son agence de voyages et de locations de voitures. Lors de la saison 2009/10, son entreprise a réalisé un chiffre d'affaire de 3,5 milliards de dirhams. Akram et le parti politique, le PAM : une histoire passionnelle. Abramovitch avait compris qu'il fallait faire allégeance à Poutine pour continuer à faire fructifier ses milliards. C'est au PAM de Fouad Ali El Himma, le meilleur ami et confident du roi Mohammed VI, qu'« Akramovitch » se ralliera. Le WAC sera son instrument majeur de « networking » politique. Dans les années 80, le Raja a été dirigé par l'Union constitutionnelle, le WAC est désormais entre les mains du Parti authenticité et modernité (PAM). Pour preuve la présence dans l'actuel Comité du WAC de Salaheddine Chenguiti et Said Naciri, deux membres influents du PAM veut tout dire. Ses réseaux politico-footballistiques ne se limitent pas au PAM. Abdelilah Akram est un touche-tout. En 2008 et pour faire plaisir à son ami de longue date, l'istiqlalien Maâzouz, ministre du Commerce extérieur, il ordonne à l'équipe A du WAC de participer à un tournoi dans la ville de Sefrou, où Maâzouz est le président de la Commune. Les matchs se sont joués dans un terrain de terre battue … Indigne pour un club du standing du WAC … «L'affaire Paradise» Ce self made man a réussi depuis 1985 à créer une « success-story » grâce à ses investissements dans le tourisme, la location de voiture, la pêche, l'agriculture, l'assurance et la restauration. « Plein ciel voyages » et le club « Paradise » constituent les locomotives de son holding. Une réussite qui lui a permis d'être vice-président de la Fédération nationale de tourisme (FNT). Mais tout le monde ne considère pas cette réussite comme un bel exemple d'entreprenariat vertueux. Le contrat avec la Ville de Casablanca lui permettant d'exploiter l'ex-Lido devenu « Paradise » fait jaser. En 2001, Akram signe un contrat avec la Ville pour une concession sur Paradise (29 000 m²) d'une durée de 10 ans. L'homme d'affaires verse en contrepartie 1,35 millions de dirhams par an et s'engage à investir 30 millions de dirhams durant la période du contrat. En 2003, Akram propose à la Ville une concession de 45 ans, en contrepartie d'un investissement de 60 millions de dirhams et d'un montant de 2,25 millions de dirhams par an à partir 2021. La Ville prolonge le contrat, Akram est aux anges. Plusieurs élus locaux considèrent cette opération comme une «vraie arnaque». Il s'était engagé à construire un hôtel cinq étoiles et un parking de deux étages à la place de l'actuel parking. Rien de cela n'a été réalisé. Il y a mieux: le premier bail stipulait dans son article 13 que le contrat ne pouvait être reconduit que pour une nouvelle période de 10 ans. Akram finira par obtenir la concession pour 45 années. «L'affaire Paradise», avec celle du restaurant Scala et du club la Forêt verte à Sidi Othmane, affaires dans lesquelles Akram est accusé d'avoir bénéficié de passe-droits. Qu'à ne cela tienne, l'homme d'affaires proche du PAM ne sera jamais inquiété. Désormais, Abdelilah Akram veut changer de cap en se présentant aux élections à la tête de la FRMF. Son programme électoral insiste sur la promotion des ligues régionales, l'appui au football amateur, la mise en place d'espaces dédiés au football national, la garantie de l'équilibre financier des clubs via la promotion de la publicité, l'élargissement des droits de diffusion des matchs avec la mise en place d'une chaine de télévision destinée au football. Quant au choix du sélectionneur, Akram a mis son dévolu sur Houcine Ammouta, élu meilleur entraîneur de la ligue qatari, la saison dernière avec son club d'Al Sadd. Un passif lourd. Un programme flou. Abdelilah Akram ne laisse pas indifférent. Vivement le verdict. Le football marocain l'attend impatiemment.