La Citerne portugaise, sise à la cité portugaise (Mazagan) d'El Jadida, a abrité, durant le week-end, un grand concert de Fado, en célébration de la Journée mondiale de la Musique. La soirée, initiée par l'ambassade du Portugal au Maroc, la Direction régionale de la Culture et la province d'El Jadida, a été organisée à l'occasion également de la proclamation de Mazagan comme second plus beau site historique portugais dans le monde, à la suite d'un sondage dont les résultats ont été annoncés récemment à Portimao (sud). Oeuvre de Cuca Roseta et Francisco Salvaçao Barreto, ce spectacle artistique, qui jette le pont entre le passé et le présent d'El Jadida, a drainé une nombreuse assistance à la Cité des Doukkala dont des personnalités venues de différentes régions du Royaume. La Cité des Doukkala, dénommée jadis Mazagan ou Labrija, a toujours constitué un carrefour des cultures, des religions et des civilisations où les habitants vivaient dans la concorde, la convivialité et l'harmonie. Ce spectacle, qui a duré plus de deux heures, a été également suivi par une trentaine d'ambassadeurs et de chefs de missions diplomatiques en poste au Maroc qui se sont enquis, d'ailleurs, durant le week-end, des richesses naturelles et des potentialités économiques d'El Jadida et des différents projets touristiques, industriels et agricoles réalisés dans cette province ainsi que des différents sites naturels à forte charge historique, notamment la Cité portugaise, déclarée patrimoine universel depuis juillet 2004. Pour l'organisation de ce grand spectacle, les organisateurs ne pouvaient trouver mieux que la majestueuse citerne portugaise, à l'architecture unique, datant de 1542 et qui a servi de décor à de nombreux films, dont le célèbre Othello d'Orson Welles. Le charme de la Cité portugaise a été bien reconnu par les 239.418 Portugais à travers le monde qui ont participé au sondage portant sur 27 monuments situés dans 16 pays, à l'issue duquel elle a été élue en tant que second plus beau site historique portugais dans le monde, après le site portugais de Diu, en Inde. Avec Cuca Roseta et Francisco Salvaçao Barreto, qui ont fait vibrer la nombreuse assistance, le Fado acquiert ses lettres de noblesse par excellence et identifie le mieux la culture portugaise, grâce notamment à l'apport de ces deux artistes. Née à Lisbonne en 1981, la chanteuse de Fado Cuca Roseta a suivi ses études universitaires en psychologie de la santé (Université Lusiada de Lisbonne), mais c'est à la musique, notamment au Fado, qu'elle se consacre. Après un début de formation musicale au Coro dos Salesianos (Choir des Salesianos), cette chanteuse a pris part à plusieurs formations musicales et à plusieurs événements dédiés au Fado. Outre ses passages multiples à la télévision portugaise, Cuca Roseta est surtout sollicitée pour participer aux émissions consacrées au Fado. Elle conquit, par ailleurs, la critique spécialisée, en 2007, après sa participation au film Fados, de Carlos Saura, qui a été d'ailleurs présenté en-avant première à Casablanca, l'année dernière, avec un spectacle exclusif de Cuca Roseta. Quant à Francisco Salvaçao Barreto, il fait partie de la nouvelle génération de jeunes chanteurs et participe régulièrement à des événements dédiés au Fado, aussi bien au Portugal qu'à l'étranger. Francisco Salvaçao Barreto représente bien, selon les critiques, le Fado de Lisbonne, chanté de façon très informelle, "comme il est usuel de se faire dans les maisons de fado qui existent dans les vieux quartiers de la capitale portugaise". Durant ce spectacle, la jeune chanteuse marocaine Laila Al Barrak a créé la surprise en chantant le Fado avec Cuca Roseta. Genre musical portugais qui date de 1820, le fado prend la forme d'un chant traditionnel souvent mélancolique et généralement accompagné par des instruments à cordes pincées, avec des thèmes en général sur l'amour inachevé, la jalousie, la nostalgie, la passion, la difficulté à vivre, le chagrin ou encore l'exil. Ce spectacle s'inscrit aussi dans le cadre du renforcement des relations de coopération culturelle entre le Maroc et le Portugal que l'Histoire et la Géographie rapprochent. Avec son patrimoine marocain d'origine portugaise, ses constructions datant de 1458 (après la conquête d'Alccer-Ceguer) et 1769 (date de l'abandon de Mazagan par les Portugais), la ville d'El Jadida constitue actuellement le meilleur exemple de rencontre entre les peuples marocain et portugais, à l'histoire commune. Les résultats définitifs du sondage, ayant consacré Mazagan comme second plus beau site historique portugais dans le monde, ont été annoncés le 10 juin lors d'une cérémonie de gala retransmise en direct depuis Portimao (sud) par la première chaîne de télévision portugaise RTP1.