La Royal air Maroc (RAM) considère "irrecevable" la contre-proposition sénégalaise concernant l'avenir de la compagnie Air Sénégal International (ASI), l'une des plus importantes compagnies aériennes d'Afrique de l'Ouest, a-t-on appris samedi de source officielle. Cette réaction fait suite à la réunion qui a regroupé à Dakar -du 29 avril au 1er mai- des experts de la RAM et d'ASI en vue de trouver une issue à la crise qu'affronte la compagnie sénégalaise, dont 51% du capital est détenu par la RAM. Les avions de l'ASI sont cloués au sol depuis le 24 avril suite à des problèmes financiers. Lors de ces discussions, "la partie sénégalaise a présenté une feuille de route considérée comme irrecevable par la partie marocaine", a déclaré Habiba Laklalech, directrice des affaires générales du Groupe Royal Air Maroc, dans un entretien avec l'agence marocaine MAP. Habiba Laklalech a estimé "inacceptable que la partie sénégalaise qui, dès 2007 avait déclaré sa volonté de reprendre ASI, demande à la RAM de rester dans la gestion de cette compagnie au-delà de 2009, c'est à dire à une échéance bien au-delà de celle souhaitée par la RAM". Mme Laklalech a aussi jugé inacceptable que "la partie sénégalaise veuille contraindre la RAM à subventionner, à fonds perdus et à hauteur d'au moins 300 millions de dirhams (27 millions d'euros), le redémarrage des activités d'ASI". La responsable de la RAM a en outre révélé que, lors de la réunion de Dakar, les experts sénégalais avaient demandé à ce que la RAM mette à la disposition d'ASI une flotte comprenant "au moins" un long courrier de type Boeing 767 ou équivalent". Cela signifierait, pour la RAM, de prendre à sa charge une compagnie long courrier pour le compte d'autrui, a-t-elle dit. "La réponse de l'Etat sénégalais à nos propositions est décourageante", a estimé Habiba Lakhlalech. Elle a réitéré "la disposition de la RAM, malgré toutes les difficultés que nous avons traversées et malgré toutes les pertes déjà subies, à aider le Sénégal à reconstruire sa compagnie nationale". Pour nous, a-t-elle ajouté, il s'agit de "sauver les routes aériennes les plus importantes d'ASI et de préserver les emplois existants". Mme Lakhlalech a souligné qu'il était "inconcevable de vouloir à la fois nous forcer à rester et en plus exiger que nous payons pour cela".