La RAM a rejeté une feuille de route établie par les actionnaires d'Air Sénégal International qui dépasse l'échéance souhaitée par la RAM et la contraint à subventionner le redémarrage des activités d'ASI. La compagnie marocaine Royal Air Maroc (RAM) rejette la contre-proposition sénégalaise tout en restant favorable pour poursuivre les discussions sur des bases plus constructives. Annonçant la position de la première compagnie marocaine, Habiba Laklalech, directrice des affaires générales de la RAM, a précisé que la commission mixte chargée par les actionnaires de la compagnie Air Sénégal International (ASI) d'examiner le calendrier et les modalités du transfert du capital et de la gestion de la compagnie au profit de l'Etat sénégalais a commencé ses travaux mercredi 29 avril à Dakar. Cette responsable a ajouté qu'après deux jours de discussions consacrées à clarifier et à préciser les propositions incluses dans le projet de protocole d'accord soumis par la RAM depuis début mars 2009, la partie sénégalaise a présenté une feuille de route considérée comme irrecevable par la partie marocaine parce qu'elle dépasse l'échéance souhaitée par la compagnie marocaine. La RAM a rejeté la contre proposition sénégalaise en la considérant comme inacceptable, car selon Mme Laklalech «la partie sénégalaise qui, dès 2007 avait déclaré sa volonté de reprendre ASI, demande à la RAM de rester dans la gestion de cette compagnie au-delà de 2009, c'est-à-dire à une échéance bien au-delà de celle souhaitée par la RAM». La directrice des affaires générales de la RAM a jugé également inacceptable que «la partie sénégalaise veut contraindre la compagnie marocaine à subventionner, à fonds perdus et à hauteur d'au moins 300 millions de dirhams, le redémarrage des activités d'ASI». La RAM rejette aussi la demande sénégalaise de mettre à sa disposition une flotte comprenant «au moins» un long-courrier de type Boeing 767 ou équivalent, ce qui signifie pour la RAM la réalisation à sa charge d'une compagnie long-courrier pour le compte d'autrui. De ce fait «notre délégation s'est trouvée en conséquence dans l'incapacité de poursuivre les discussions sur ces bases et a invité la partie sénégalaise à reconsidérer avec plus d'intérêt les propositions présentées par la RAM», a poursuivi Mme Laklalech. Cette responsable a précisé aussi qu'en cas où des progrès en ce sens pouvaient être enregistrés, la RAM est disposée à accueillir la prochaine réunion de la commission mixte à Casablanca. De manière générale «la réponse de l'Etat sénégalais à nos propositions est décourageante. Nous sommes disposés, malgré toutes les difficultés que nous avons traversées et malgré toutes les pertes déjà subies, à aider le Sénégal à reconstruire sa compagnie nationale, c'est-à-dire sauver les routes aériennes les plus importantes d'ASI et préserver les emplois existants», a assuré Mme Laklalech. «Il était inconcevable de vouloir à la fois nous forcer à rester et en plus exiger que nous payons pour cela», a-t-elle conclu.