La chute de Kadhafi, principal soutien du Polisario, promet de changer la donne géopolitique maghrébine. Analyse. des mercenaires du Polisario au secours du régime chancelant de Kadhafi. Des responsables algériens qui n'hésitent pas à afficher, ouvertement, leur soutien à la néanmoins moribonde «révolution» du timonier. envers et contre tous. Seules Alger et Tindouf se sont s'accrochées, depuis l'éclatement de la révolte libyenne le 17 février, à ce bout d'espoir : la «survie» du régime de Kadhafi. Rappelez-vous : A peine la première étincelle a-t-elle éclaté ce 17 février à Benghazi, que Mohamed Abdelaziz, chef du front Polisario, s'était empressé de dépêcher, à Tripoli, des centaines de mercenaires dans la tentative de mater l'insurrection d'un peuple sans défense au départ et, du coup, sauver un régime qui n'a jamais lésiné sur aucun moyen pour appuyer la thèse séparatiste. Du côté d'Alger, et après avoir fait un faux pari sur une éventuelle remise en selle du régime kadhafien, l'actuel Premier ministre Ahmed Ouyahya a retourné la veste et s'en est pris, hypocritement, et dans des termes très peu diplomatiques, à son voisin marocain en l'accusant d'avoir été derrière une campagne visant à montrer qu'Alger soutenait les milices de Kadhafi. Trois mois et des poussières après ce 17 février, Alger et Tindouf se rendent à l'évidence : la chute de leur principal allié contre le Maroc, Mouammar Kadhafi, est une certitude. Est-ce un hasard si le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a fait le deuil, lors de sa récente visite à Benghazi, du défunt régime du «Guide», appelant le Conseil libyen de transition à commencer à préparer la période post-Kadhafi ? Ce qui revient à anticiper sur une nouvelle donne géopolitique au Maghreb, où les choses tourneront, - n'en déplaise à Alger , à la faveur du Maroc et de son intégrité territoriale. Le Maroc, qui peut capitaliser sur dix ans d'expérience démocratique, est appelé à jouer un rôle de locomotive dans la conduite des affaires maghrébines, face à un bloc européen en quête d'un interlocuteur crédible, acquis aux valeurs d'ouverture, de progrès et de modernité. S'agissant du faux conflit créé autour du Sahara marocain, il faut souligner que le Royaume a déjà commencé à récolter les fruits de son esprit d'initiative. Pour s'en rendre compte, il suffit de rappeler que la résolution 1979, adoptée fin avril à l'unanimité des quinze membres du Conseil de sécurité, a été un cinglant camouflet pour Alger et le Polisario. Cette résolution a enjoint Alger à autoriser un recensement de la population séquestrée à Tindouf, conformément au vœu de Rabat, rejetant par la même occasion la revendication du Polisario d'élargir le mandat de la Minurso au contrôle des droits de l'Homme. Polisario-AQMI, connexion de tous les dangers Un autre facteur vient précipiter la chute de la thèse chimérique du Polisario, en l'occurrence le trafic d'armes à travers les frontières algéro-libyennes et la crainte que ceux-ci ne tombent entre les mains de l'antenne maghrébine d'Al Qaïda (Organisation A Qaïda au Maghreb islamique, implantée en Algérie), ou plus encore chez le front Polisario qui a menacé, à maintes reprises, de déclarer le «Jihad» (guerre sainte) contre le Royaume du Maroc. Tout bien considéré, le «printemps maghrébin» est annonciateur d'un changement de taille dans la réalité géopolitique de l'Afrique du Nord. Le Royaume saura-t-il en tirer profit ? M'Hamed Hamrouch Au moment où McKinsey cumule les polémiques, la pertinence des ses conseils est mise en doute. Le clash McKinsey/Mazagan «je ne comprends pas comment le cabinet McKinsey, qui travaille entre autres avec le gouvernement marocain, s'accapare toutes les études sur le Maroc et ouvre des bureaux dans ce pays, interdit à ses cadres de visiter ce même pays», a déclaré Marie-Béatrice Lallemand, ex-PDG du Crillon et de Lutetia et actuellement PDG du Mazagan Beach Resort. Une déclaration passée inaperçue, malgré la charge polémique qu'elle porte, non seulement par son contenu, mais aussi au vu des apports de cabinets américains tels que McKinsey au Maroc. Soulignant une hypocrisie affichée par ces cabinets américains, Lallemand – la plus gradée des collaboratrices de Sol Kerzner au Maroc - justifie ses déclarations par une abstention en apparence manifeste et même souhaitée par les têtes du groupe McKinsey. Ces dernières iraient jusqu'à interdire à leurs cadres de se rendre au Maroc en invoquant, pour cause, les manifestations populaires qui s'y tiennent. Des raisons jugées scandaleuses par Lallemand qui prend les multiples manifestations parisiennes pour témoins des contradictions exprimées par ce cabinet, précisant qu'elles ne semblent en aucun cas déranger les Américains. La réaction du cabinet McKinsey, pointé du doigt dans cette affaire, ne s'est pas faite attendre. En effet, et par la voix de Mourad Taoufiki, Directeur Associé du cabinet au Maroc depuis 2005, ce dernier a formellement contesté ces accusations en rappelant que 25 à 30 consultants internationaux se trouvent actuellement sur le sol marocain. D'autant plus que l'invitation du patron de McKinsey aux dernières assises de l'industrie par le gouvernement marocain prouve, selon Taoufiki, que les allégations proférées par Lallemand ne sont pas fondées. Il tient à préciser que cette dernière ferait vraisemblablement allusion à un certain événement touristique et non professionnel qui devait être organisé à Mazagan par le siège de Madrid et non par le siège américain. La pertinence en question Bien que cette polémique reste occultée, elle vient néanmoins s'ajouter à une autre également soulevée autour de ce même cabinet, qui date de 2009 et qui a soulevé des questionnements sur la nécessité et la pertinence même des travaux de ce type de cabinets. Cette polémique a été déclenchée par un rapport établi par le cabinet McKinsey sur le secteur immobilier marocain, rapport qui n'a pas manqué de soulever l'indignation généralisée des promoteurs par la voix de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers. La FNPI avait contesté les chiffres annoncés par cette étude lesquels se sont focalisés sur les marges importantes dont bénéficieraient les acteurs de ce secteur. Si l'on croit l'étude McKinsey, les marges en question seraient comprises entre 30 à 50% pour le moyen standing et entre 40 à 100% pour le haut standing. Cette étude, qui ressemblait plus à une hypothèse de travail avançant des suppositions et des projections dans l'avenir, a aussi prédit un tassement de l'activité de ce secteur clé, voire même une dégringolade du chiffre d'affaires pour cause d'une baisse escomptée de la demande. Toutefois, la réalité des faits vient conforter les hypothèses du cabinet McKinsey et, selon Jawad Ziyat –Directeur du groupe Addoha-, la demande est tellement élevée que le groupe a du mal à suivre. Aussi, des statistiques sur la masse de crédits-immobiliers octroyés la même année (2009) montre une augmentation de 11% entre 2008 et 2009. L'on aurait raison de penser qu'il s'agit là d'un règlement de comptes, mais les questions soulevées restent néanmoins bien réelles. Mehdi Mouttalib