Mettons en place les conditions d'un véritable débat constitutionnel ! Ne nous y trompons pas, la nouvelle Constitution est l'apanage de tous et le référendum un mode d'expression le plus large possible. Nous ne sommes pas à la veille d'une législative où le vote est aléatoire et l'abstention généralement élevée. Ici, la vox populi se doit d'être régalienne, son intérêt, son implication impératifs. Ainsi, le défi fondamental de l'après-9 mars s'incarne dans la sensibilisation de tous par tous, de sorte que l'essence de la réforme soit véhiculée à grande échelle. Distribuer la bonne parole, expliciter les sept points cardinaux de la réforme constitutionnelle, débattre, voici en quoi la classe politique peut et doit se rendre utile. Hélas, nous ne le constatons que trop : les partis politiques sont peu outillés pour mener une campagne didactique d'une telle ampleur. Leurs commissions se multiplient mais, telles des coquilles vides, ne donnent lieu à aucun débat pertinent, à aucune analyse profonde. Leur logiciel, formaté par une seule obsession, l'électoralisme, ne les prédispose guère à la transmission pédagogique. Résultat, le débat constitutionnel qui émerge est perverti par des mouvances extrémistes et nihilistes comme Al Adl Wa Al Ihsane, des gauchistes passéistes et certains jeunes galvanisés par le succès du 20 février. Le compte à rebours a commencé. Dans moins de trois mois le Maroc, toutes composantes confondues, est appelé à voter par référendum. Mettons en place les conditions d'un véritable débat constitutionnel sans démagogie ni tentation de règlements de comptes. Let's go ! Le Temps