2011 sera marqué par un ralentissement de l'emploi pour les mères actives alors que de vieux préjugés refont surface. Dans un contexte inquiétant pour l'égalité des chances à travers le monde, une étude de Regus, fournisseur de solutions d'espaces de travail, indique que la proportion des entreprises prêtes à embaucher davantage de mères actives a chuté de 20 % en un an. Il y a un an, 44 % des entreprises interrogées envisageaient d'engager des mères actives, contre 36 % aujourd'hui. Alors que les perspectives d'emploi deviennent moins moroses dans le contexte économique global plus dynamique de 2011, ces résultats revêtent une connotation particulièrement préoccupante pour les groupes représentant les intérêts des femmes. La nouvelle étude de Regus révèle également qu'un certain nombre d'entreprises manifestent toujours des réticences à employer des mères actives, et explique quelles sont ces appréhensions. Si l'on tient compte des perspectives générales d'emploi, selon lesquelles 45 % des entreprises mondiales envisagent d'embaucher en 2011, l'étude Regus montre que les intentions d'employer des mères actives tombent considérablement en dessous de ce niveau, ce qui suscite des inquiétudes au sein des familles, des groupes de femmes et des pouvoirs publics. En Afrique du Nord, où 35% des entreprises envisagent d'accroître le nombre de leurs collaborateurs, cette tendance est très marquée puisque 33% des entreprises déclarent souhaiter engager davantage de mères actives. Le rapport pointe du doigt les inquiétudes persistantes d'une minorité d'employeurs, qui craignent encore que les mères qui travaillent soient moins impliquées et moins flexibles que les autres employés (37 %), qu'elles quittent leur poste peu après leur période de formation pour un nouveau congé maternité (33 %) ou que leurs compétences soient dépassées (24 %). Les employeurs d'Afrique du Nord se préoccupent quant à eux particulièrement de la flexibilité des mères qui travaillent (49 %) et s'inquiètent d'un départ en maternité juste après une formation (47 %). Vieux préjugés Du côté des nouvelles positives, une majorité des entreprises apprécie les mères qui reprennent le travail, 72 % d'entre elles déclarant que les entreprises qui ignorent les mères revenant à temps partiel passent à côté d'une composante importante et précieuse de leur personnel. En outre, 56 % des entreprises accordent une importance particulière aux mères actives proposant des compétences rares sur le marché actuel tandis que 57 % d'entre elles apprécient les mères reprenant le travail parce qu'elles offrent leur expérience et leurs compétences sans pour autant demander des salaires élevés. En Afrique du Nord, les compétences des mères sont particulièrement appréciées (63 %). Joanne Bushell, vice-présidente pour l'Afrique et le Moyen-Orient, commente : «Il n'est pas étonnant de constater que de vieux préjugés refont surface dans un contexte d'austérité économique. Certaines entreprises appliquent toujours des idées fausses et dépassées à l'environnement de travail moderne. Si la grande majorité des entreprises s'accorde à dire que l'exclusion des mères actives équivaut à renoncer à un personnel précieux et compétent, certaines appréhensions demeurent, notamment au sujet des contraintes familiales qui pourraient empêcher les mères actives de s'impliquer sans réserve dans leur travail. En dépit des efforts fournis en faveur de l'égalité des genres, le rapport souligne qu'il y a encore beaucoup à faire. A l'heure où le monde du travail évolue, il est reconnu que les entreprises capables d'intégrer ces précieuses ressources ont une meilleure chance de réussite. Heureusement, le temps de travail flexible tend à s'imposer comme la norme et les entreprises avisées constateront qu'elles peuvent offrir un environnement de travail à la fois favorable à la vie de famille et productif en autorisant simplement les employés à travailler de façon flexible ou plus près de leur domicile. Reconnaître que les besoins des mères actives n'ont rien d'exceptionnel et les étendre à l'ensemble des employés permettra aux entreprises d'être gagnantes non seulement du point de vue de la productivité mais aussi en termes de réduction des frais généraux, sans oublier l'impact positif sur la motivation du personnel. » Eva Glele (Regus Management Limited) pour Le Temps