L'Assemblée générale des Nations unies a officiellement reconnu jeudi Alassane Ouattara comme le président légitime de la Côte d'Ivoire. Les 192 Etats membres de l'Assemblée générale ont reconnu la victoire de Ouattara lors du second tour de l'élection présidentielle fin novembre en accordant leur agrément aux diplomates proposés par l'ancien Premier ministre ivoirien. Selon la décision prise à l'unanimité, les diplomates figurant sur la liste présentée par Alassane Ouattara sont les seuls représentants officiels de la Côte d'Ivoire à l'Onu. Le nouvel ambassadeur ivoirien auprès de l'organisation mondiale est Youssouf Bamba. Cette approbation de l'Onu renforce la position diplomatique de Ouattara qui avait été déclaré vainqueur du second tour de la présidentielle par la Commission électorale indépendante (CEI). Selon des diplomates, cette prise de position devrait également accroître l'isolement de Laurent Gbagbo qui a décidé de se maintenir à la tête de l'Etat bien que déclaré battu par la CEI. L'ancien ambassadeur ivoirien, Alcide Djédjé, a déjà quitté New York avec la totalité de son personnel, ont indiqué des diplomates occidentaux précisant qu'il avait emporté avec lui les disques durs des ordinateurs de la mission diplomatique. Sur le terrain, les troupes de l'Onuci, la mission des Nations unies en Côte d'Ivoire, ont exprimé leurs craintes concernant de "graves violations des droits de l'homme et des actes de discrimination". Dans un communiqué, l'Onuci précise que "certaines maisons sont marquées avec des signes distinctifs" et que la nuit "des individus armés pénètrent dans ces maisons, procédant à des enlèvements et commettant d'autres crimes". La crise politique née du refus de Gbagbo de reconnaître les résultats de la CEI aurait fait 173 morts, la situation laissant craindre une nouvelle guerre civile comme celle de 2002-2003. (Reuters)