Doha, La ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, Mme Amina Benkhadra, a appelé, dimanche à Doha, les institutions arabes concernées à contribuer au grand projet d'énergie solaire lancé en novembre 2009 par SM le Roi Mohammed VI, et comprenant cinq stations d'une capacité totale de 2.000 méga-watts. Intervenant à l'ouverture de la 9ème conférence arabe de l'Energie, la ministre a présenté la stratégie énergétique adoptée par le Maroc, citant en particulier ce méga-projet solaire de moyen terme dont le coût est estimé à 9 milliards de dollars et qui devrait être réalisé sur la base de partenariats Public-Privé. "Je profite de cette occasion pour lancer un ardent appel à toutes les institutions arabes concernées, pour qu'elles contribuent à ce grand projet qui servira de modèle inédit dans l'exploitation de l'énergie solaire, dans une région arabe qui regorge de potentialités dans ce domaine", a dit la ministre. Elle a expliqué que les cinq centrales prévues par ce projet devraient couvrir, à leur achèvement en 2020, quelque 10 pc de la demande d'électricité et représenter avec les autres sources d'énergies renouvelables 42 pc de la capacité de production disponible. Mme Benkhadra a indiqué que, dans ce contexte, l'Agence marocaine de l'énergie solaire, créée spécialement pour superviser la production d'électricité d'origine solaire, a lancé à fin mars dernier un appel international à manifestation d'intérêt pour la réalisation du premier projet à proximité de la ville de Ouarzazate, d'une puissance de 500 MW, devant être opérationnel en 2015. "Ce projet peut servir de prototype de développement d'une électricité verte d'origine solaire dans le monde arabe, pouvant lui permettre de répondre à sa demande croissante en électricité", a-t-elle ajouté. Mme Benkhadra a, en outre, souligné que l'intégration du Maroc dans l'économie mondiale et régionale, en particulier arabe et euro-méditerranéenne, constitue "un axe fondamental de la stratégie de développement du Royaume en général, et dans le domaine énergétique en particulier". Elle a salué la coopération fructueuse qui existe entre le Maroc et les pays arabes dans le domaine de l'énergie, citant notamment la cession de l'outil production de la station thermique de Jorf Lasfar au groupe émirati "Taqa", la connexion électrique avec l'Algérie et le gazoduc Maghreb-Europe et l'entrée de la société libyenne "Libya Oil" dans le marché marocain de distribution de produits pétroliers. Le Maroc importe près de 80 pc de ses besoins en pétrole d'Arabie saoudite et d'Irak et près de 50 pc des besoins en gaz liquéfié de l'Algérie (en 2009), a-t-elle dit. Evoquant les autres projets programmés dans le cadre de la stratégie énergétique à moyen terme, la ministre a cité la réalisation, à l'horizon 2020, de nouvelles grandes centrales électriques utilisant principalement le charbon, en plus d'énergies renouvelables éoliennes, solaires et hydrauliques pour contribuer à la production électrique nationale. Abordant le volet court terme de cette stratégie, Mme Benkhadra a indiqué que d'ici à 2012, un programme national de mesures prioritaires en adéquation avec l'offre et la demande va être mis en oeuvre, comprenant notamment l'accélération de la réalisation des projets électriques prévus, la généralisation des ampoules à basse consommation, l'adoption de l'heure d'été et l'établissement de tarifications qui incitent à l'économie d'électricité. Quant au long terme, Mme Benkhadra a souligné que toutes les options restent ouvertes devant le recours à l'électricité nucléaire, à l'exploitation des schistes bitumeux, à l'utilisation des déchets organiques et du carburant d'origine biologique. L'efficacité énergétique, a-t-elle ajouté, est aujourd'hui "une grande priorité nationale qui vise à réaliser une économie d'énergie d'au moins 12 pc à l'horizon 2020, et ce en généralisant les mécanismes de bonne gestion de l'énergie dans tous les secteurs socio-économiques et administratifs, aux plans national, régional et local. Cette conférence de trois jours se penchera sur diverses questions de coopération inter-arabe dans les domaines de l'énergie.